Le week-end dernier, en compagnie de certains de mes amis et frères, je me suis rendu à Ngambé dans la Sanaga Maritime pour un bref séjour. Ce que nous avons bravé en chemin ressemblait fortement à ce que chacun de nous a déjà eu à braver en se rendant dans des localités situées en zones rurales à travers le Cameroun.
L’on se rend bien compte qu’il y a deux "Cameroun". Celui, utile, constitué des grandes agglomérations et celui, inutile, constitué de la majorité de nos villages…
J’ai été très ému d’entendre un chef traditionnel déclarer dans son discours qu’il est en réalité le "chef des arbres et des palmiers", avant d’implorer les filles et fils de Ngambé présents de revenir investir dans leur village qu’ils doivent régulièrement visiter en compagnie de leurs amis…
Cette situation suicidaire pour notre pays traduit la fracture, territoriale et donc sociale, créée par plusieurs décennies d’abandon, par les pouvoirs publics, du Cameroun rural qui a pourtant soutenu la croissance de notre économie au lendemain de ce qu’on a qualifié d’indépendance.
La désertion de nos villages prive le Cameroun d’un levier économique majeur et en même temps, déstructure notre tissus social tout en asphyxiant les grandes villes qui sont devenues presqu’invivables…
Comment comprendre l’attitude de nos dirigeants actuels, pourtant presque tous des fils de paysans, qui consiste à tourner le dos à leurs origines en délaissant nos terroirs qui se meurent…?
Peut-on expliquer cela par la trop grande "assimilation" de ces dirigeants qui se sont presque tous outrageusement "occidentalisés"…?
A mon sens, la seule solution viable pour remédier à cette situation, qui compromet notre avenir et celui de nos enfants, est de se mobiliser par un vote massif pour récupérer notre pays l’année prochaine afin de le mettre au service de chaque Camerounais où qu’il choisisse de vivre, en ville ou en campagne.