Les indicateurs démographique et sociologique décrivant la constitution, la structuration des familles ainsi que, l'histoire familiales des individus permettent de prendre la mesure des transformations de la famille au Cameroun. Les signes avant-coureurs remontent aux années 80, mais c'est au cours des décennies suivantes que le changement de la morphologie familiale s’amplifie.

Nous assistons à la fin de la famille désignée souvent comme "traditionnelle". La modification des comportements en matière de fécondité et de nuptialité est considérable. La famille entendue comme couple marié avec enfants élevés par l'épouse à la maison, modèle familial qui s'était longtemps imposé dans l'imaginaire collectif, est loin dans les désormais dans les réalités citadine et villageoise. Dans les villages 49% de femmes confessent avoir une activité rémunératrice, dans les villes le pourcentage est de 83%. Chez les hommes seulement 23% d'hommes ont une activité rémunératrice contre 42% dans les villes.

La transformation de la famille se traduit aussi par la réduction sensible de la fécondité. Si dans les années 80, nous sommes à 5 enfants par femme, indice conjoncturel de fécondité (ICF) a chuté à 3 en 2015. Enquête VSF avec la participation de Caroline Bledsoe pour The American Journal of Sociology.