Opinions of Tuesday, 8 March 2016

Auteur: 237online.com

La femme, plus qu'une mère et épouse

Toutes les sociétés actuelles rivalisent d’expressions ou de concepts pour évaluer leurs avancées par rapport au débat sur la place à accorder à la femme.

Si dans le monde occidental, l’on parle plus de l’égalité ou de la parité homme-femme, ailleurs l’attention est focalisée autour de la promotion ou de l’émancipation de la femme. Qu’importe. La situation de la femme fait partie des préoccupations majeures des politiques publiques à travers le monde.

Dans les sociétés africaines plus qu’ailleurs, considérées (à tort ou à raison) comme des sociétés phallocrates ou machistes, le statut de la femme renvoyait à un ensemble de codes, lois, de représentations et de valeurs. La « femme au foyer » ou « homme à tout faire à la maison », n’avaient forcément pas des connotations péjoratives. Ces statuts correspondaient à une certaine époque qui tend progressivement à tourner sa page. Aujourd’hui plus qu’hier, ces sociétés sont fatalement au contact des autres par le biais de la mondialisation. Qui efface toutes les barrières culturelles et transforme la vision que nous avions hier de la femme.

La question sur les nouveaux statuts que doit acquérir la femme est une exigence du monde moderne. Il ne s’agit pas, au plan biologique, de rendre les femmes et hommes désormais inter changeables. Il ne s’agit pas non plus de considérer la femme comme une simple épouse au foyer ou une mère. Mais de faire d’elle un partenaire avec qui il faut composer pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain. Il ne s’agit pas d’ouvrir la boite de pandore des extrémismes. En instituant des garde-fous propres à notre socle culturel, il faut déconstruire certaines postures et mentalités héritées de certaines époques et traditions oppressantes pour la femme. Et arrimer ainsi nos us et coutumes et notre arsenal juridique pour qu’ils épousent la tendance actuelle qui consiste à instaurer une égalité entre l’homme et la femme. L’égalité dont il s’agit ici signifie égalité des droits. Egalité des chances. Egalité de dignité. Dans un contexte où plus de la moitié de la population est féminine et où dans la plupart des écoles, les filles sont numériquement plus importantes, l’on créerait forcément une fracture dans la dynamique de développement en maintenant des pratiques préjudiciables pour l’épanouissement de la femme.

Au niveau des politiques publiques, l’on devrait passer d’un volontarisme politique à la concrétisation de bonnes intentions telles qu’affichées dans les textes et discours officiels. La promotion des femmes à certaines sphères décisionnelles sont, à cet effet, encourageantes. Mais il faut sortir du symbole ou de la gadgétisation pour véritablement accorder une place de choix aux femmes en fonction des compétences et des valeurs dont elles regorgent. Il ne s’agit pas d’un simple panachage ou du vernis pour faire du politiquement correct mais tenir compte de son potentiel intellectuel. Les pouvoirs publics devront non plus simplement protéger mais surtout garantir les droits. En les insérant dans le corpus constitutionnel.

Comme en France par exemple où le préambule de la constitution proclame : "La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme". Dans ce pays, la loi sur la parité en politique module l’aide publique aux partis politiques en fonction de leur respect de l’application de la parité pour la présentation des candidats aux élections. In fine, il faut arriver, comme le préconisent les Nations-unies, au « gender equity » qui fait de la promotion des droits de la femme une question d’équité. Mais les femmes devraient-elles mêmes faire une mise à jour de leurs mentalités. Cette révolution des mœurs socio-politiques leur impose un changement de leur savoir-être et de leur savoir penser. Sont-elles toutes prêtes à franchir le pas de cette égalité ? Les contraintes liées à une telle réalité renversante comporte beaucoup de contraintes qu’il faudra assumer.