Lorsque je me rends au bureau place Repiquet, à quelques minutes de la « grand’messe », la conférence de rédaction du lundi matin, ce sera pour découvrir l’éditorial par lequel Monsieur Protais Ayangma, d’un coup de plume, annihilait onze années de travail et de combats… Après le blabla habituel sur les succès de la South Media Coorporation, qu’il autoproclame «premier groupe de presse d’Afrique centrale», à fleurets à peine mouchetés, il s’attaque directement à ma personne [...]
il est passé de chez Me Tagne à l’étude de Me Assena, et que les 7% précédemment destinés au personnel sont désormais la propriété non plus d’une «amie de Mutations», mais de celle qui est son épouse. L’un dans l’autre, il s’agissait d’une seule et même personne, mais la manœuvre dolosive était évidente. J’ai compris à ce moment là qu’un jour où l’autre, les choses pouvaient se gâter. C’est alors que j’ai commencé à prendre mes dispositions [...]
Lors du conseil d’administration ayant précédé l’« Aggiornamento », lorsque je prenais des positions opposées aux siennes et que je m’y accrochais, Monsieur Protais Ayangma n’arrêtait pas de dire : « De toutes les manières il y a la facture de l’imprimerie à payer et les salaires », bref il faisait un chantage à l’arrêt de tout…J’ai compris que pour obtenir ma tête, il avait mis sur pied une stratégie dont le premier volet venait d’être mis en place. Cet éditorial faussement charmeur, mais en réalité une charge contre ma personne, n’était à mes yeux qu’un test pour voir de quoi je suis capable…
Je suis allé loin au-delà de ses espérances : ce lundi 11 juillet 2007 au Hilton, nous sommes donc sur mon agenda de la guerre à moi, car je n’ai pas voulu qu’il déroule le sien pour me passer dessus, « comme une chenille que l’on écrase ».
Sous des airs taciturnes, lorsqu’il est mis en confiance et en privé, il s’épanche au possible. A quelqu’un qui lui rendait visite et avec qui il parlait du climat délétère à Mutations, il avait lâché: « L’ère Haman à Mutations est terminée ». Le propos est arrivé dans mes oreilles, et chaque acte que je posais était désormais fonction de la lecture que j’avais du jeu de l’adversaire.
Il fallait que je constitue une armée, que je la mette en ordre de bataille et que nous y allions. La première forme d’organisation qui m’est venue en idée est celle que j’avais observée au cours de mon service militaire : B1, premier bureau, le personnel; B2, deuxième bureau, le renseignement; B3, troisième bureau, opérations , et B4, quatrième bureau, logistique
[...] Tous les soirs à vingt heures précises, nous tenions un conseil de guerre. Nous avions même inventé un langage codé pour communiquer entre nous, exactement comme une armée en campagne [...]