Opinions of Thursday, 21 July 2016

Auteur: Franklin Kamtche

La mairie de Bafoussam 1er fonctionne à peine

La ville de Bafoussam La ville de Bafoussam

Deux semaines après la pose des scellés sur les bureaux de la recette municipale, la commune de Bafoussam 1er, dans le département de la Mifi, étouffe financièrement. « Nous espérons qu’une solution va être trouvée rapidement pour lever le blocage.

Deux semaines, c’est trop. Bientôt, il nous sera difficile de couvrir les charges de fonctionnement de la commune. Nous avons écrit pour demander la conduite à tenir », a expliqué le maire, Jules Hilaire Focka Focka aux journalistes, le mardi 19 juillet 2016, au cours d’un point de presse organisé à l’hôtel de ville. Joséphine Fokam, son 2ème adjoint, a précisé que l’indisponibilité des quittanciers a entraîné des pertes incorrigibles dans la collecte des recettes évanescentes de la commune, comme les tickets de marché, les tickets de quai ou la taxe sur l’hygiène et la salubrité.

« C’est un coup dur pour l’ambitieux budget de Bafoussam 1er pour 2016. Toute évaluation actuelle est prématurée. Il faudra faire des comparaisons avec la même période de l’année passée pour avoir une idée des pertes. La tutelle a tenu une session du comité des finances locales et Bafoussam 1er n’a pas pu présenter ses recettes parce que les documents sont scellés. Le personnel est démotivé. Fallait-il installer de force un receveur municipal dans des conditions où il ne peut pas travailler ? » L’exécutif communal regrette que les scellés ne portent aucune mention du motif de la querelle et l’empêche de travailler à une solution rapide du problème. Notre édition n°2221 du vendredi 8 juillet évoquait la cacophonie qui s’est installée à la recette de cette commune, depuis la nomination le 28 avril 2016, par un arrêté conjoint Minatd/Minfi, de Béatrice Kenfack née Ashey, ex-fondée de pouvoir à la communauté urbaine de Bafoussam, comme receveur municipal.

Dans la bataille de positionnement au sein du Rdpc dans la Mifi, cette dame s’est souvent retrouvée en face du Dr Focka Focka. Pour cette seule raison, son arrivée à la caisse de la commune n’est pas un cadeau. Plus est, Nguewo Diodop qu’elle remplace, est supposé admis à faire valoir ses droits à la retraite. Or il revendique encore 5 années de service et veut que l’erreur soit corrigée. Simple chantage d’un agent déchu, clame la préfecture. Programmée trois fois puis reportée, la passation de service n’a jamais eu lieu. Joseph Tangwa Fover, le préfet, n’a pas supporté l’absence (synonyme de boycott ?) du premier adjoint au maire le mardi 5 juillet et a posé des scellés sur les bureaux.

« Le receveur municipal ne peut ni avoir accès à son bureau, ni au caveau où se trouvent les valeurs et les devises de la municipalité ». La mesure vise à contraindre le receveur municipal sortant à libérer les lieux. « S’ils ne veulent pas exécuter des décisions qui viennent de la hiérarchie, c’est qu’il y a anguille sous roche », soutient le préfet. En face, le maire dit n’avoir été informé de la passation de service qu’au cours du meeting d’installation des délégués permanents du Rdpc dans la région de l’Ouest. « Cette installation doit se faire selon les règles.

Nous croyons au dialogue et à la concertation comme armes de résolution des conflits », affirme Jules Hilaire Focka qui affirme disposer d’une note mettant cette opération sous la coordination d’« inspecteurs généraux du trésor » venant de Yaoundé. En attendant, la mairie ne peut faire aucune opération financière.