Petit enfant au PK9, mes parents avaient l'intelligence de laisser un espace vacant dans la propriété familiale qui avait été rapidement transformé en terrain de jeu pour de très nombreux jeunes. Chaque après midi et ce du lundi au dimanche, des parties de foot y étaient organisées. Les règles de base étaient les suivantes : Pieds nus, petits goals et 5 joueurs par équipe. L'exiguite de l'espace faisait que les joueurs pour s'en sortir devaient faire attention aux éléments suivants : réception et contrôle du ballon, dribbles et gris gris divers, précision dans la passe. Notre cas n'était pas isolé car dans de nombreuses villes et campagnes les jeunes acqueraient dans les conditions semblables les rudiments du foot. Pas de surprise donc que notre foot ait produit des génies comme Song MabiMama, Mbinkeu, Adama Zico qui étaient de purs produits de cette école de la rue. Mais ce weekend, à la faveur de mon séjour à Douala, j'ai fait une halte au stade du lycée des palmiers où 2 centres de formation se faisaient face. Pendant 32 minutes, j'ai vu des U17 jouer et le plus beau geste était le dégagement des 5m 50 des 2 gardiens. Des ballons qui ricochaient sur des tibias, des passes mal assurées, des gestes stéréotypés et jamais des gestes de génies. Lorsqu'un jeune s'essayait à un dribble, il était rapidement rappelé à l'ordre par un encadreur qui fustigeait alors ce qu'il considère comme du football scolaire. Les poètes sont brimés au profit de charlots plus habiles à charger le vis à vis qu'à égayer le public.Dans ces conditions, comment s'étonner que le foot qui est un spectacle n'attire pas grand monde dans nos stades. La fédération à travers sa direction technique doit adresser cette problématique à travers la définition précise des contenus de formation de nos encadreurs et de nos joueurs. Si ce travail n'est pas fait et bien fait, nous n'allons toujours pas continuer de voir les charlots .