Le ministre Laurent Esso a eu chaud au cours de ses deux derniers déplacements, respectivement dans les villes de Bafia (Cameroun) et Bruxelles (Belgique). C’était au cours de la semaine dernière, avec comme point de convergence entre les deux missions, une protestation populaire observée à chaque fois.
Une dure semaine qui a commencé le 4 août dernier à Bafia. Choisi pour représenter le chef de l’Etat lors des obsèques de Mgr Bala, Laurent Esso avait la délicate mission d’élever le défunt au rang de chevalier de l’ordre de la valeur à titre posthume, non seulement dans un contexte où les populations accusent le gouvernement d’être responsable de la mort de l’ancien évêque de Bafia ; mais aussi alors que le procureur en charge de l’enquête, a rendu une conclusion contestée, à savoir que Mgr Bala est mort par noyade.
C’est donc au vu de tout cela que les populations de Bafia ont réservé une douche froide au ministre en le huant à l’annonce de la remise de la décoration du chef de l’Etat au défunt. Une manifestation de rejet qui a plutôt fait sourire Laurent Esso, et en dépit de cela, le haut fonctionnaire a sereinement rempli sa mission, avant de reprendre la route pour la capitale Yaoundé, puis pour Bruxelles.
Du côté de la Belgique par contre, il y avait beaucoup moins de sourires pour cette mission périlleuse au cours de laquelle Laurent Esso devait échanger avec les ressortissants de la diaspora au sujet de la crise anglophone. Une rencontre qui intervient alors qu’une délégation de camerounais qui se réclament du Scnc, une organisation sécessionniste interdite au Cameroun, s’est rendue à l’Onu le mois dernier pour demander l’indépendance du Cameroun anglophone.
Comme à Bafia, la rencontre a été perturbée par des voix dissonantes de la communauté camerounaise qui s’en sont prises au ministre. Le motif avancé étant que le membre du gouvernement ne les a pas invité à cette réunion. Malgré le flegme caractéristique du ministre Laurent Esso, ces Camerounais de la diaspora n’ont eu de cesse de l’invectiver jusqu’à l’intervention de la police belge.
Une difficile semaine pour le redouté ministre de la Justice de 73 ans.