Décidément, le haut sommet de l’Etat du Cameroun ne cesse d’apparaître comme une scène de théâtre. Certains proches collaborateurs du président camerounais, notamment ceux qui se prennent pour Dieu le père, feraient de bons comédiens à la Jean Miché Kankan. Laurent Esso, l’actuel ministre de la Justice, dauphin parmi les dauphins du prince de Mvomeka’a (d’après une récente parution de Jeune Afrique) est de ceux-là.
Dans une lettre-circulaire (voir fac similé) N°03 signée le 20 octobre 2017, Laurent Esso demande aux procureurs généraux des 10 Cours d’appel du pays de faire identifier par les services de sécurité et de déclencher des poursuites judiciaires contre les cyber-activistes des réseaux sociaux coupables d’après le ministre de « propagation de fausses nouvelles » et d’ « actes criminels ».
Affaire Campost
Ainsi, pour le tout puissant Garde des Sceaux, tous les internautes qui dénoncent la dérive autocratique du régime de Paul Biya, tous ceux des compatriotes vivant aussi bien au Cameroun qu’à l’étranger qui dénoncent le pillage des ressources publiques, les viols sur mineures, les emprisonnements politiques, la répression des revendications de la minorité anglophone méritent d’être traqués par la terrible machine policiaro-judiciaire pilotée par Laurent Esso.
On est perdu. L’hôpital se moquerait-il déjà à ce point de la charité ? Sur quel pied s’est levé Laurent Esso pour parler d’ « acte criminel » alors qu’en mai 2016 à Ebolowa (sud), un prêtre a abusé sexuellement d’une jeune fille de 3 ans et continue de circuler librement tout en narguant les autorités camerounaises dont Laurent Esso ?
De quels actes criminels parle « Le Cœur du Pays » lui qui a offert sa protection à des présumés prévaricateurs de la fortune publique qui ont cannibalisé la Cameroon postal services (Campost) ? Ces derniers ont reconnu leur forfait en mondovision en avouant qu’ils sont en train de rembourser des centaines de millions de F CFA. Ce, après avoir manqué d’être inquiétés par la justice. Et que fait Laurent Esso ? Motus, bouche cousue. D’ailleurs, n’est-il pas le parrain de certains d’entre eux ?
Impunité ?
Monsieur Esso ose parler d’impunité contre les cyber-activistes ? Pardi ! Cet homme au nez et à la barbe de qui certains journaux et organes de presse narguent des avocats, insultent les membres du Conseil national de la communication en les traitant de vieillards, de fumeurs de chanvre ? Il ose parler d’impunité alors que c’est en toute impunité qu’un certain Jean Pierre Amougou Belinga, patron du groupe de presse l’Anecodte, séquestre depuis plus d’un an Patrick Sapack et David Eboutou, deux consultants de Vision 4 (la chaîne de télé de son groupe de presse), juste parce qu’ils lui réclament leur dû ?
Laurent Esso dit dans sa circulaire que les officiers de police judiciaire et les magistrats devaient surveiller de très près les utilisateurs de Facebook, Twitter, Instagram, etc. Pourtant c’est lui qui mérite d’être surveillé de très près par ces cyber-activistes et dénoncé par ces derniers. Car plus fossoyeur que lui de l’Etat de droit au Cameroun, tu meurs.
Certains prisonniers politiques de l’Opération anti-corruption Epervier tels que l’ancien ministre de la Santé publique, Urbain Olanguena Awono, les ayant-droit de feu Emmanuel Etoundi Oyono, ancien directeur général du Port autonome de Douala, en savent des tonnes sur la capacité de nuisance de « Lorenzo », le « Cœur du Pays ».