Il n'y a pas de jour où un soldat ou un civil camerounais tombe sur le champ de bataille dans les régions anglophones. Après les quatre gendarmes abattus en plein défilé le 11 février 2018 et l'enlèvement du sous-préfet enlevé et abattu en pleine forêt, un autre jeune gendarme a encore été abattu ce week-end.

Côté civil, les éléments des forces armées ont publié des photos sur des réseaux sociaux en égorgeant avec le couteau cinq civils. Une vieille de 93 ans a été brûlée. Les images de France 24 montrent des villages rasés, des maisons vandalisées par l'armée camerounaise. Plus de 50 000 Camerounais anglophones sont réfugiés en brousse ou au Nigéria. Et la guerre n’est qu’au début puisqu’aucune guerre de sécession n’a été terminée avant dix ans. Parfois il faut plus de 50 ans comme en Colombie.

Et pourtant, cette guerre entre Camerounais pouvait être évitée. Tous les leaders anglophones et francophones modérés n'ont fait que demander le retour au fédéralisme comme l'imposait la Constitution de 1961. Dans une interview publiée dans Jeune Afrique de ce lundi, Victor MUKETE, environ 100 ans, doyen d'âge de la Chambre Haute du Parlement camerounais, l'un des acteurs de la réunification du Cameroun anglophone au Cameroun francophone, déclare : ? seul le fédéralisme peut régler la crise anglophone ?. Le cardinal TUMI et Maître AKERE MUNA l'ont bien déclaré avant que BIYA se décide plutôt à lancer la guerre sous prétexte que ? le Cameroun est un et indivisible ?.

Les États -Unis, le Canada, la Suisse, le Nigéria et bien d'autres grands pays qui ont opté pour le fédéralisme sont-ils divisées et plus pauvres que le Cameroun?

Pour se maintenir au trône, Paul Biya décide de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains en sacrifiant les enfants d’autrui. Tandis que les siens n’iront jamais verser leur sang pour montrer qu’ils sont morts pour l’unité du Cameroun.

Satan s'abreuve du sang d'innocents. Voici le bilan provisoire en quelques mois.