Opinions of Monday, 6 June 2016

Auteur: 237online.com

Le Cameroun n’est pas la Côte d’Ivoire

Le succès de la Conférence Economique de Yaoundé « Investir au Cameroun, terre d’attractivités », tarde à faire l’unanimité.

Pour certains observateurs, le succès de cette conférence doit se mesurer à partir des retombées directes engrangées par le Gouvernement et les hommes d’affaires camerounais. En comparaison aux résultats obtenus par la Côte d’Ivoire, beaucoup d’analystes parlent déjà d’échec.

Pour Claude Abaté, l’un des participants à cette conférence, ce résultat plus que mitigé est le fruit d’une impréparation. Selon le Président du Mecam, une des organisations patronales du pays, les 25 projets présentés aux investisseurs n’étaient pas matures. «Ils n’étaient qu’à l’étape d’idée de projet».

Pourtant, il ne s’agit guère de cela. Selon Ebe Evina, les 15 projets gouvernementaux présentés lors de cette rencontre avaient déjà fait l’objet de pourparlers avec des fonds d’investissements. Bien que les rencontres B to B aient porté des fruits directs, chiffrés à hauteur de plusieurs milliards de FCFA, il convient d’être patient au vu des recommandations formulées par les participants.

L’économiste Dieudonné Essomba, estime pour sa part que cette déconvenue était prévisible. Dans ses sorties médiatiques, l’ancien fonctionnaire au Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) indique que, pour attirer les investisseurs, il ne suffit pas de vendre les opportunités d’investissements. Selon lui, il faut se mettre à la place de l’investisseur et identifier ce qui l’attire.

L’exemple qui vient d’Abidjan

Après la 5e édition du Forum économique de la CGECI Académy, la Côte d’Ivoire se prépare à accueillir le forum économique ivoiro-indien. L’objectif de cet enchaînement de rencontres est d’attirer à long terme, le maximum d’investisseurs nationaux et étrangers. Ainsi, pour la seule année 2016, la Côte d’Ivoire a organisé plus de sept forums économiques.

Après la 5e édition du Forum économique de la CGECI Académy, suivi de la 5e édition du forum des grandes entreprises africaines, baptisé Africa Ceo Forum, le pays pense déjà à accueillir, le 15 juin prochain, un forum économique ivoiro-indien. Cette rencontre qui permettra de mobiliser environ 100 milliards de FCFA s’inscrit à la suite de la visite annoncée du Président indien, Pranab Mukherjee, en Côte d’Ivoire.

Loin d’être directe, les retombées de ces grandes rencontres sont multiples et visibles sur le long terme. Les retombées directes sur le court terme concerne exclusivement la matérialisation des accords négociés entre les potentiels partenaires lors des foras antérieures. Sur le champ, il ne s’agit nullement pas de conclure les accords. Les rencontres étant conçues dans l’optique de promouvoir l’écosystème industriel du pays.

Il faut par la suite attendre quelques mois, voire quelques années pour pouvoir observer les fruits de ce qui n’était au départ qu’un simple échange d’idée. Vue de cet angle, l’on comprend donc pourquoi la Côte d’Ivoire multiple l’organisation des rencontres d’affaires. Le pays a dans ce sens accueilli du 27 au 30 avril dernier, le premier Forum d’Affaires France/Afrique de l’Ouest et Centrale, sur le thème de la « Ville du Futur ».

Cette rencontre qui a réuni d’importantes personnalités du monde de l’habitat a déjà permis à la Côte d’Ivoire de bénéficier de nombreux partenariats dans ce secteur. Il en est de même pour les autres rencontres qui commencent tout juste à porter des fruits.