Opinions of Friday, 28 August 2015

Auteur: Loic Mpanjo

Le Général Semengué se lance dans un exercice solitaire contre l’héroïsme d’un peuple

ensibles tels que la déclassification des archives de la période coloniale et postcoloniale, sous la pression d’une intelligencia galvanisée par la redistribution des cartes au plan international.

Après avoir mis les Nationalistes révolutionnaires au même titre que les terroristes de Boko Haram, le président Biya semble désormais vouloir tirer avantage du sentiment anti-Français des Camerounais en se désolidarisant de quelques médailles encombrantes.

Celui qui se tague –indirectement par le biais de ses communicants- d’avoir renégocié les accords de défense avec la France, et ce à l’avantage du Cameroun, et ensuite d’avoir diversifié les partenaires économiques et réduit les parts de la France au Cameroun, souhaiterait également être celui qui obtiendra la repentance Française.

En tant que Upécistes nous sommes évidemment sensibles au revirement pour le moins surprenant du « meilleur élève de Mitterrand » et nous lui souhaitons de substance, mais nous devons également attirer son attention sur l’importance d’une cohérence d’ensemble ! Si en effet il y a eu des massacres, c’est qu’il ya des victimes et des bourreaux, si les victimes sont désormais des héros coupables d’avoir eu raison trop tôt, dans ce cas les bourreaux sont en effet bons pour les poubelles de l’histoire.

C’est pour cela que le Général Semengué - flanqué d’un Bindzi - peut en effet s’étonner que des hommes morts sous ses canons, dont certains étaient condamnés et fusillés, deviennent subitement des héros, faisant désormais lui un bourreau débordant de zèle et d’imagination macabre.

Mais plus impitoyable encore, est le fait que la bataille que le général Semengue pensait avoir gagnée sur le terrain militaire, se déporte désormais sur le terrain politico-historique, faisant de lui tout au moins un simple fonctionnaire jadis au moment des faits, et un détail de l’histoire de la lutte coloniale.

Mais nous tenons à rassurer le Général Sémengue que la plus grande responsabilité incombe à l’administration politique de l’époque conduite par Ahidjo qui a fait choix politique de s’opposer à une vraie indépendance, et d’offrir le Kameroun et ses nationalistes en pature.

Notre histoire est si grande qu’elle ne saurait être résumée à une répression de saint Cyrien, mais nous sommes certains désormais que le monde entier sait quel courage et quelle abnégation ont habité les héros nationalistes qui ont payé de ce que le Cameroun puisse un jour revendiquer une vraie indépendance.
Monsieur Semengué comme tant d’autres fonctionnaires étaient simplement du mauvais côté de l’histoire, tandis que Ahidjo et son administration ont quant à eux choisi de s’incliner.

Le débat sur restauration de la mémoire des héros nationaux doit donc précéder celui sur la déclassification des archives coloniales, afin qu’au niveau national nous soyons d’une même voix avant de réclamer repentance à la France. Il ne s’agit pas de Semengue et de son imaginaire macabre, car si l’armée de l’époque était si brillante, la France n’aurait pas eu recours au Napalm au Cameroun.

Il s’agit de reconnaitre que les Upécistes ont eu raison plus de cinquante avant les autres et que la dignité du Cameroun passera par une vraie consécration de ces héros morts pour que le peuple Camerounais exerce une vraie souveraineté.