50 ans de vie sacerdotale, une retraite méritée et un jubilé d'un côté. 50 ans de vie politique et un maintien au pouvoir de l'autre. Suivons les bons exemples. Quand on est vieux (…), confiait-il à l'hebdomadaire Jeune Afrique, en mars dernier, on ne peut plus diriger un pays si jeune et si complexe.
Si j’étais à la place de Paul Biya, ajoutait-il alors, je surprendrais tout ce beau monde en disant : « C’est fini, je me retire, je ne suis plus candidat ! » Je demanderais que mon parti désigne quelqu’un d’autre pour prendre la relève. Puisque les statuts du parti en question prévoient que son président national en soit le candidat naturel, pourquoi ses partisans le pressent-ils de se présenter ? Je trouve tout ceci étrange.
Le bon sens nous fait-il défaut à ce point ? Pourquoi cette peur du changement ? " Propos net, interrogations claires, avis conséquent. Des convictions qu'il maintient et réaffirme, de manière régulière depuis 1991. Alors, aujourd'hui, que le président Biya et le ministre Sadi récupèrent, profitent ou s’accommodent du jubilé du Cardinal Tumi, en lui attribuant une médaille qu'il mérite comme des milliers de valeureux camerounais, qui pour certains se compromettent pour l'obtenir, on est depuis 1957 habitués aux manœuvres, ambiguïtés et tactiques du pouvoir au Cameroun.
Si Machiavel, maître à penser sous nos latitudes, disait qu'il faut user de la force et de la ruse selon les circonstances, pour acquérir et conserver le pouvoir, Dame Nature lui répond, qu'à trop tirer sur la corde, on en abuse et l'on finit par s'user et perdre du temps à un peuple qui a soif de se renouveler. Changer les hommes, renouveler et assurer une solidarité effective entre les générations. Changer les méthodes, transformer les mentalités , renouveler la gouvernance, en profondeur, certains diraient de manière structurelle.