De la SIL au CP : le clou du banc avait percé ma culotte. Quand mes amis fumaient la craie couleur, ils jetaient la fumée dans mon derrière. Mon père qui était l’ami du chef du quartier est allé voir le directeur, on m’a envoyé au CP.
Du CP au CE1: A la rentrée du CP, ma maitresse n’était pas venue parce que son salaire d’Avril et de Mai de l’année passé n’était pas sorti. Elle était allée rappelée ça à son patron qui ne savait pas. Comme moi je ne pouvais pas rentrer à la maison seul, je suis allé m’asseoir au Cours élémentaire UN avec l’enfant de notre voisin.
Du CE1 au CE2 : l’année-là j’étais seulement venu le jour des résultats. Et j’avais réussi….
Du CE2 au CM1 : A la rentrée j’étais entré dans le bureau du directeur. Il mettait déjà les cachets dans les bulletins des Admis au CM2. Toute la classe avait passé et réussi. On venait à l’école seulement pour travailler que sauf dans le champ de la mission… si tu ne viens pas, Dieu va te punir. Ça nous disait quoi ? On profitait pour manger nos pains chargés, en disant amigo donne ma part, si tu ne donnes pas, ta main sera comme ça, comme ça, comme ça……
DU CM2 en sixième : pour l’entrée en Sixième, le proviseur était venu chez nous…. Le lendemain j’ai réussi.
Pour le CEP, pendant qu’on composait la dictée par exemple, les surveillants de salle mettaient la correction au tableau en nous disant : « regardez-ici les amis ». Nous, on écrivait seulement. A la sortie, on allait voir les surveillants et on leur disait merci messieurs. Ils nous répondaient : « de rien les amis ! Ça ne vient pas de nous ! Remerciez les inspecteurs ». Es ce que nous on comprenait- nous ça ? Ensuite ils ont ajouté : « poursuivez vos rêves les amis ». Je suis donc rentré dormir pour chasser ces rêves là…. Et le jour des résultats j’ai réussi…
De la sixième en 5ème : A la rentrée, la pluie avait détruit la 6ème. On nous tous envoyé en 5ème. Si tu veux tu dis que je mens. Tu vas demander à qui ? Au proviseur ? tssssuuuuuips ! Regarde-moi quelqu'un, le proviseur ne venait jamais. Il venait pour surveiller ses champs, après il rentrait ! Le censeur venait souvent récupérer son argent aux élèves : ceux qui ont pris le « bic » chez lui à crédit ! Les enseignants fonctionnaires venaient nous dire que nous sommes bêtes, après ils rentraient. Il n’ya que les vacataires qui nous enseignaient. Parfois le proviseur créait les jours fériés pour que les vacataires ne viennent pas « pointer » les heures. Au premier trimestre j’ai eu 2, on écrit dans mon bulletin « mon ami tu blagues ».
Au deuxième trimestre j’ai eu « 2 » et j’étais premier. On a écrit dans mon bulletin « dans une classe de 79 élèves, tu as 2. Tu sais combien a eu le premier ? » Le proviseur avait signé sans savoir que c’était moi le premier. Au troisième trimestre : j’ai eu 2. On a écrit : « Admis très très exceptionnellement en 5ème »
De la 5ème- à la 4ème : il n’y avait pas de professeur d’espagnol, on m’a envoyé en 4ème Allemand. Je commençais déjà à réfléchir. Je travaillais un peu. J’ai eu 4 en fin d’année. On a écrit dans mon bulletin « admis très exceptionnellement en 3ème »
De la 3ème en Seconde : j’ai eu 6 en fin d’année. Au BEPC on a lu mon nom à la radio, jusqu’à le journaliste a dit très bien mon fils.
En seconde : tu attends que je te dise quoi ? Toi-même tu partais en classe en seconde ? Les enseignants venaient nous chasser des classes en disant qu’on doit déjà préparer le probatoire. En fin d’année j’ai eu 7.
En première : j’ai eu 6,5 en fin d’année. Je ne sais pas comment j’ai eu le probatoire.
Pour la terminale : Ici alors hein, laisse seulement… on dit que nous sommes le fer de lance de la nation ? C’est le fer rouillé… j’ai win mon bac alors que j’avais 6 de moyenne.
Maintenant je suis en fac. Chaque jour je fais les concours. Quand j’entends le nom ENS, j’ai seulement envie de demander qu’on dépose où ? Le babillard ne m’étonne pas. L’université ne blague pas.
Mais je connais de nouveaux babillards très gentils mais rares : j’ai changé mon nom. Maintenant appelez-moi Moustapha Djamal Ahirou. Je veux que la voiture de l’équilibre régional me cogne… je continue d’attendre. Demain si tu me vois à l’ENAM, ne me dis pas que je ne t’avais rien dit