Quatre cents mètres cubes d’eau par seconde ! C’est le débit utile visé par les ingénieurs de SinoHydro-Coyne et Bellier pour faire tourner les « turbines Francis » qui produiront les 211 mégawatts d’énergie attendue du barrage hydroélectrique de Memve’elé sur le fleuve Ntem ; frontière avec les Républiques du Gabon et de la Guinée-Equatoriale.
Rien à voir avec le premier kilowatt qui, lui est prévu avant la fin de l’année 2016, en mode essai de la première turbine. Ce 16 aout 2016 à Nyabizan, site de construction du barrage hydro-électrique de Memve’elé , l’opération technique va consister en l’ouverture de toutes les voies d’eau. Celle-ci, à partir des évacuateurs de crue 1 et 2, circulera dans le canal d’amenée jusqu’au réservoir-tampon, situé avant la prise d’eau usinière.
L’objectif est de tester le comportement de grandes composantes telles les digues : principale et secondaire et le réservoir-tampon. Pour le directeur du projet Dieudonné Bisso : « si les résultats sont concluants, l’on procédera à la validation des ouvrages réalisés ».
Un travail de précision
Les travaux de génie civil sont entièrement terminés. Sur le site de l’ouvrage, les ouvriers procèdent à l’installation des équipements électromécaniques. « Un grand travail de précision », déclare un ingénieur chinois rencontré à Nyabizan.
A la cabine d’une énorme grue, un conducteur manœuvre avec dextérité des poulies géantes chargées à faire descendre plusieurs étages plus bas, d’énormes rouleaux de câbles. Plus loin, quelques ouvriers s’affairent à l’assemblage des quatre « turbines Francis » dont les différentes composantes sont arrivées de la Chine. Des conduites forcées construites aux sorties de l’immense bâtiment achemineront l’eau des « turbines Francis » avant de la reverser dans le lit du fleuve Ntem. Une fois tous ces travaux achevés, une ligne d’interconnexion distante de 135 kilomètres et composée de 800 pilonnes va permettre le transport de 211 Mégawatts d’énergie électrique.
Un financement en majorité chinois
Lancé en juin 2012 par la société chinoise Sinohydro, le barrage hydroélectrique de Memvé’élé, d’un montant total de 420 milliards de francs Cfa, est financée en majorité par un prêt d’Eximbank China, pour environ 243 milliards de francs Cfa, contre 112 milliards de francs Cfa pour la BAD et 65 milliards de francs Cfa pour l’Etat du Cameroun.
Des conséquences positives
Toute chose qui pourra avoir pour conséquence positive d’améliorer la distribution de l’énergie et de renforcer la stabilité du réseau interconnecté Sud du Cameroun. A travers la disponibilité de l’énergie, l’effet induit sera de booster l’activité économique.
Memve’elé 1 accouche Memve’elé2.
L’Etat du Cameroun vient d’instruire au maitre d’ouvrage d’entreprendre des études pour la construction d’un second barrage en amont du fleuve Ntem. Ce sera « Memve’elé 2 ». Cet ouvrage, selon Dieudonné Bisso : « permettra la régulation du débit du fleuve Ntem tout le long de l’année ».L’entreprise chinoise SinoHydro, chargée de la construction du barrage est actuellement sur le site. Il est question de veiller au respect des lois et règlements locaux et le cahier de clauses environnementales et sociales. /.