Opinions of Thursday, 2 February 2017

Auteur: Géraldine IVAHA

Le bilinguisme avance à petits pas au Cameroun

De nombreux camerounais ont de la peine à maîtriser  l’anglais-français De nombreux camerounais ont de la peine à maîtriser l’anglais-français

Plus de 50 ans après l’institution du bilinguisme, de nombreux citoyens camerounais ont de la peine à maîtriser les deux langues.

Au Cameroun, la plupart du temps, la pratique du bilinguisme se fait dans les chaines de radio et de télévision, surtout dans les médias d’Etat. Les citoyens camerounais, pour la majorité, parlent une seule langue officielle: soit le français, soit l’anglais, et rarement les deux. Pour Stephen Ojong, chef des programmes d’une Radio qui émet à Bamenda, «le français et l’anglais se côtoient» dans les médias, mais aussi dans les établissements scolaires.

Pour La Nouvelle Expression du 2 février 2017, le français et l’anglais qui sont les langues officielles du Cameroun symbolisent «l’intégration linguistique, une priorité invariablement martelée par les autorités politiques depuis les indépendances». Cependant, dans la pratique, le bilinguisme ne se vit pas toujours de façon idéale. Le fossé est encore grand entre le bilinguisme tel que voulu par les textes et sa pratique réelle par les citoyens.

En outre, lors de son accession à l’indépendance, le Cameroun a choisi le bilinguisme français-anglais par fidélité à son double héritage culturel colonial. Dans la constitution du pays, il est écrit que «les langues officielles de la République du Cameroun sont le français et l’anglais, les deux langues étant d’égale valeur. L’Etat garantira la promotion du bilinguisme…», peut-on lire.

Le Dr Nguemo Emile, enseignant en faculté de lettres bilingues à l’Université de Bamenda donne son avis sur la question en ces termes: «L’objectif au départ visait un bilinguisme individuel grâce auquel chaque enfant qui suivait le cycle du système éducatif national serait capable de parler indifféremment le français et l’anglais».

Si dès l’école primaire d’obédience anglophone comme francophone, des notions sont données dans la langue la moins usitée, il est encore démontré que les efforts restent à faire. Ceci se vérifie même dans les établissements dits bilingues. Edouard Kamwa directeur de l’école primaire bilingue du GMI de Bamenda explique que: «des établissements dans lesquels les communautés francophones et anglophones se retrouvent mais ne suivent pas en réalité le même système éducatif. Le point commun ici, c’est le partage de la même enceinte et parfois le même uniforme pour tous les élèves».