Le projet de loi de finances pour l’exercice 2016 du Cameroun est connu depuis le 29 octobre 2015. Il est de 4249 milliards de Fcfa, et connaît une hausse de 503 milliards de Fcfa par rapport à l’exercice en cours qui est de 3 746 milliards de Fcfa.
Mais d’ores et déjà, en attendant la répartition des enveloppes par ministère, la principale observation à l’issue du communiqué publié par Séraphin Magloire Fouda, secrétaire général des services du Premier ministre, c’est que ce budget ne prend pas en compte la lutte contre la secte terroriste Boko Haram.
En effet, des grands axes de ce budget prévisionnel qui ont été déclinés par le Ministre des Finances au cours du conseil de cabinet du mois d’octobre tenu ce jour-là dans les services du Premier ministre, il ressort que le gouvernement met la priorité sur les exigences économiques du pays, ainsi que sur ses engagements internationaux.
«Ce budget visera non seulement à financer les charges de fonctionnement de l’Etat, mais surtout à garantir le parachèvement des projets structurants de première génération et ceux inscrits dans le plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance, ainsi que la construction des infrastructures nécessaires à la tenue des coupes d’Afrique des Nations de football 2016 (féminine : Ndlr) et 2019 (masculine : Ndlr)», indique le communiqué issu du conseil de cabinet.
En fait, ce budget en hausse de 11,8% va permettre notamment l’achèvement des grands projets structurants déjà engagés, garantir les réalisations des projets contenus dans le plan d’urgence triennal de croissance et ceux impliquant l’organisation desdites CAN masculine et féminine. En attendant sa validation par le président Paul Biya avant le dépôt du projet de loi de finances au parlement, force est de constater que dans un environnement marqué au plan national par l'effort de guerre contre la secte islamiste Boko Haram, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, a indiqué que les efforts de réalisation de cette Loi de finances allaient être portés sur la collecte des ressources à travers l'élargissement de l'assiette fiscale.
Dans une circulaire en date du 13 août 2015, le président de la République avait publié les hypothèses devant présider à l’élaboration du budget 2016 : un taux de croissance du PIB de 6%, une production pétrolière quasi stagnante en valeur, un taux d’inflation de 2,8%, un déficit du solde budgétaire (hors dons) de 4,5% du PIB, un déficit du compte courant d’environ 4,3% du PIB. A ce jour, la secte a déjà plombé l’économie de la région de l’Extrême-Nord, mis des opérateurs économiques aux abois et engendré la naissance d’une économie de guerre.