Dans chaque secteur de la vie nationale exploré par le livre-projet de Paul Biya, le constat est que pendant 30 ans, les politiques publiques mises en place ont statufié la réalité, tant dans l’agriculture que dans les industries.
Dans son édition en kiosque jeudi 24 mars 2016, Le Quotidien de l’Economie analyse les répercutions de l’idéologie de Paul Biya contenu dans son livre Le libéralisme communautaire. Le journal constate et relève que, publiée en 1987 comme le projet de société du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) pour gouverner le Cameroun, cette idéologie a pris de l’âge sans avoir résolu les problématiques et mis en œuvre les solutions identifiées, il y a 29 ans.
Le journal compare des extraits du livre de Paul Biya, aux récents discours, notamment à propos du développement de l’agriculture. Exemple, voici ce que le chef de l’Etat dit dans «Pour le libéralisme communautaire» en janvier 1987: «Pour que l’agriculture demeure le pilier central de l’économie camerounaise, il importe de tout mettre en œuvre pour la faire sortir de sa vétusté et de son traditionalisme».
Et voici un extrait de son discours au comice agropastoral d’Ebolowa, en janvier 2011, 24 ans plus tard: «Le moment est donc venu de mettre en pratique de manière résolue la grande politique agricole que j’ai souvent publiquement appelée de mes vœux. J’engage les départements ministériels concernés dans cette voie, toutes affaires cessantes et je veux des résultats substantiels».
Autre extrait de «Pour le libéralisme communautaire»: «Pour intéresser les populations à l’exploitation agricole et enrayer l’exode rural qui a privé beaucoup de nos campagnes de leurs jeunes énergies parties à l’aventure dans les villes, il est impérieux de mettre en œuvre un programme systématique de désenclavement de nos campagnes». Et en janvier 2011: «Dans un pays comme le nôtre, où 60 % de la population vit de l’agriculture, celle-ci devrait être le premier pourvoyeur d’emplois. Or, nous savons que beaucoup de ruraux – les jeunes notamment – trouvent difficilement à s’employer et, attirés par les « lumières de la ville», nourrissent l’exode rural».
Pour Le Quotidien de l’Economie, dans chaque secteur de la vie nationale exploré par le livre-projet de Paul Biya, le constat est que pendant 30 ans, les politiques publiques mises en place ont statufié la réalité, tant dans l’agriculture que dans les industries. «Les problèmes relevés hier demeurent d’une actualité vive, comme si la réalité avait stagné. Depuis fort longtemps, le chef de l’Etat lui-même ne fait plus cas de son ouvrage, qu’il n’a jamais vraiment cité comme une référence», indique le journal.
De quoi nourrir une polémique oiseuse sur la paternité du vrai rédacteur de ce pensum, que tout le monde semble vouloir enfouir au tréfonds de l’histoire.