Opinions of Tuesday, 12 November 2024

Auteur: Shanda Tonme

Le mal du Cameroun : Aux sources du mal camerounais, la corruption et la médiocrité

On jugera et rejugera, mais je reste ferme, On jugera et rejugera, mais je reste ferme,

Aux sources du mal camerounais, une pandémie sœur jumelle de la corruption et de la médiocrité

PREMIER TABLEAU : Un jour, un homme, un destin, une occasion solennelle, face à une foule, face à toute une nation, face au monde et face aux attentes du moment, de demain et d’après-demain. Beau, frais, tranquille, reposé et admirable de regard. Paul Biya, à peine la cinquantaine, qui a été porté à la tête du pays il y a quelques semaines seulement, et qui vient de faire la tournée du pays pour recevoir l’onction de tout ce qui compte comme valeurs, coutumes et traditions, prononce un discours qui le propulsera dans l’histoire. Et puis, cette phrase : « c’est par hasard que je suis né dans le sud ».


DEUXIEME TABLEAU : Un jour, un homme, un pasteur, doit affronter les juges réunis en collégialité, à la Cour d’Appel du Centre à Yaoundé. La Présidente est une compatriote que tout le monde admire pour son calme, son professionnalisme et son impressionnant charisme. Elle est de la région de l’EST. L’homme, qui doit déposer, témoigner, être entendu, ne se veut pas un justiciable comme les autres. Dès qu’il a la parole, on l’entend s’introduire ainsi : « Je suis ………. de l’EST. La stupéfaction est totale, aussi bien du côté des trois juges de la collégialité que des autres justiciables. Bien évidemment, la présidente de la Cour est la plus traumatisée par une telle sortie.

Nous sommes ici, dans l’affaire dite de « La vraie Eglise de Dieu du Cameroun », et l’audience dont il s’agit, est une enquête sociale, décidée pour connaître et confondre le ou les auteurs d’une opération de traficotage du procès-verbal d’une assemblée générale extraordinaire tenue devant les autorités administratives et sécuritaires après le décès du Président du Conseil d’administration. Ce qu’on juge, c’est donc un acte grave, un acte criminel, faux et usage de faux utilisé ensuite pour semer le trouble, le désordre, les violences et toutes sortes de manipulations mêlant de hautes personnalités de même que certains réseaux d’influence abjects.

Celui qui fait vite de se présenter comme étant originaire de l’EST, est bien celui qui est l’auteur du faux et usage de faux. Non seulement il le reconnaît, mais mieux, il estime donc, explicitement, que parce qu’il est de l’EST comme madame la présidente de la Cour d’Appel, il n’encourt aucune conséquence, aucune condamnation ni sanction. Lui et ses partisans se répandent en menaces et assurances diverses, usant et abusant des noms et des fonctions.
La suite lui donnera sans doute raison, puisque malgré tous les arbitrages, malgré toutes les démonstrations, faits, écrits et interpellations, la Cour d’Appel ne s’est jamais prononcé, allant de renvoi en renvoi, selon une mécanique savamment orchestrée, pour permettre aux faussaires de réaliser des faits accomplis sur le terrain : bastonnades ; instrumentalisation des arrestations et des détentions arbitraires des pasteurs du camp légitimiste ; occupation des paroisses ; expulsion des chrétiens ; main basse sur les œuvres sociales, écoles, collèges et foyers. Malheureusement, avec le soutien du MINAT. Toutes les détentions administratives auxquelles sont tristement soumis les pasteurs, participent d’une violation voire d’une trahison très grave, de l’esprit, du principe et de l’éthique de justice énoncée par Paul BIYA en 1982 sur la place de l’hôtel de ville de Yaoundé.

On dira tout ce que l’on veut par la suite, on jugera et rejugera, mais je reste ferme, dans une logique de félicitations et de célébrations de cet homme de 1982, celui qui trouva les mots adaptés, pour appeler un pays à l’unité et promouvoir la paix et le consensus sur la nécessité du « vivre ensemble. L’Affaire de la VEDC est exemplaire de la folie, du crime et de la perdition de quelques individus, qui ne représentent pas vraiment la culture du vivre ensemble et de l’honnêteté. Je mets solennellement en garde, ces gens qui se pavanent partout, en alléguant, faussement, des accointances avec la première dame, notre maman, avec le Secrétaire général de la Présidence de la République et avec le Directeur adjoint du Cabinet civil, pour poser toutes sortes d’actes répréhensibles. Ils sont dans l’erreur, et ils n’échapperont pas à la punition.
Ils rendront compte tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre. Par ailleurs, la même mise en garde s’adresse à certains hauts commis de l’Etat, qui croient servir les mêmes personnalités pour les mêmes fins, se prennent à disserter sur le fait qu’ils valident ainsi des actes illégaux, des faux et usages de faux, pour soigner leur carrière et se garantir des promotions. Non seulement ils trahissent encore plus le Chef de l’Etat, mais surtout ils sont explicitement responsables de la destruction de notre morale publique. Les lendemains ne pardonneront à personne de cette école du mensonge et de cette culture de la trahison. L’AFFAIRE DE LA VRAIE EGLISE DE DIEU DU CAMEROUN, est bien plus sérieuse que l’on ne croit. Un faussaire est un faussaire, et il n’y a pas de confusion. Fermer les lieux de culte, c’est se ranger du côté des faussaires. Le pouvoir d’Etat est d’abord un pouvoir social et du social. La punition, si elle s’applique, ne saurait menacer d’innocentes victimes./.

Une belle et authentique construction d’une association cultuelle, menacée par quelques esprits obscurantistes, avides, paresseuses et égoïstes, dont l’idéologie cardinale semble être, « NOUS OU RIEN ». Le Gouvernement ne saurait suivre cet état d’esprit./.
Yaoundé, le 12 novembre 2024