Opinions of Sunday, 27 March 2016

Auteur: Jean Robert Fouda

Le rêve ne s’est pas réalisé, la Mirap est malade

Entre salaires impayés, personnels démotivés, maigres moyens financiers, et management dépassé, la Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation (Mirap), seulement quatre années après sa création, fait face à moult problèmes.

La Mirap au service du consommateur. Le rêve ne s’est pas réalisé. La belle idée de chef de l’Etat Paul Biya de créer un bras séculier de l’Etat dans la lutte contre la vie chère au lendemain des émeutes de la faim de février 2008 est en train d’aller à vau l’eau. Quatre année après sa création, cet organisme censé être un puissant instrument de la politique sociale du gouvernement, peine à influer positivement sur les conditions de vie des camerounais.

Face à cette situation, la représentation nationale avait demandé au ministre du Commerce, tutelle de la Mirap, lors de la session budgétaire de décembre 2015, de réorienter les activités de cet organisme, pour qu’il s’occupe enfin de ses missions originelles contenues dans le décret 2011/019 du 1er février 2011 portant création, organisation et fonctionnement de la Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation.

Plus concrètement, il s’agit de : l’alerte, le ravitaillement du marché en produits de grande consommation dans les meilleures conditions, l’achat, la constitution des stocks de régulation et de sécurité, les importations des produits de grande consommation, la construction des magasins témoins de vente, informer régulièrement le chef de l’Etat sur l’évolution des stocks des produits de grande consommation sur le marché national pour ne citer que ces missions.

Un trimestre après, malgré les efforts appréciables du gouvernement, à travers le Mincommerce, son bras séculier constamment au four et au moulin, la situation va de mal en pis à cause de certains cadres de la Mirap. Des salaires impayés aux personnels depuis trois mois. Un budget pas encore voté, une grille salariale arrêtée par le Comité de gestion le 29 décembre 2015 et contestée par de hauts responsables de la structure.

Avec un budget de 800 millions de FCFA seulement, qui n’est pas encore voté, la Mirap peine à réaliser les objectifs pour lesquels elle a été créée. Le Comité de gestion évoque même l’éventualité d’une fermeture faute de résultats palpables. «Le problème de la Mirap reste un problème de management. L’administrateur pour qui j’ai beaucoup de respect, n’arrive pas tout simplement à s’approprier le Mirap.

Pour ne pas dire qu’il ne comprend pas tout simplement que c’est un organe de régulation et doit fonctionner comme tel. Le décret est pourtant limpide. Il faut l’implémenter», affirme un responsable du Comité de gestion qui a voulu garder l’anonymat.