Opinions of Wednesday, 8 March 2023

Auteur: Arol Ketch

Le train de la mort qui laisse un souvenir indélébile dans les cœurs

Un souvenir douloureux dans les coeurs Un souvenir douloureux dans les coeurs

Le 1er Février 1962, en gare de Douala au Cameroun un groupe de 57 nationalistes camerounais (de la prison de New Bell à Douala) constitué d’hommes, de femmes et d’enfants est embarqué tôt le matin dans un wagon métallique dont la porte est verrouillée.

Un wagon généralement affecté au transport des marchandises et hermétiquement fermé. Il a été scellé et plombé au départ. Quand le train arrive à Yaoundé au début de la soirée, 25 cadavres, tous asphyxiés. Le restant des survivants achèvera leur destin à l’hôpital pour certains et dans les geôles de la Brigade Mixte Mobile (BMM) pour d’autres .

En effet, depuis le début de l’année 1962, les maquis de Douala déploient des activités intenses. Ces activités sont bien perçues des détenus politiques de la localité qui y trouvent naturellement un réconfort moral à l’idée de savoir que la lutte pour le triomphe de leur idéal de liberté, de justice et de progrès se poursuit.

Face à cela, les valets locaux du colonialisme n’ont qu’une idée: faire arrêter et torturer les nationalistes.

Un groupe de personnes suspectées d’être des maquisards a été mis aux arrêts sous la houlette de Nséké Guillaume inspecteur fédéral d’administration pour le littoral. Ces Upécistes sont accusés de térrorisme et d’actes de vandalisme.

C’est ainsi que le 1er février donc, 57 détenus politiques extraits notamment de la prison de Douala sont parqués dans un wagon généralement affecté au transport des marchandises et dépourvu de toute ouverture. Les malheureux voyageurs qui s'y trouvaient n'ayant rien mangé ni bu depuis des jours vont se retrouver dans une condition d'insalubrité et chaleur indicible et condamnés à voyager pour un trajet de 250 km pendant plus quinze heures de route.

Lorsque le train arrive à la gare de Yaoundé (le fameux wagon N°31 047), sur les 57 dont 8 femmes et un enfant, 25 détenus politiques étaient déjà morts, parmi les victimes, une femme et un bébé.

Que s’est-il passé ? Qui sont les coupables de cet assassinat horrible ?

Je reviens sur cet événement tragique dans mon livre: “Rivière de sang : Enquêtes sur les morts non élucidées qui ont marqué le Cameroun”