Opinions of Thursday, 3 September 2015

Auteur: afrikalife.com

Les dictateurs Africains les plus indéboulonnables!

Gérontocratie ? Les vétérans de la politique africaine n’entendent pas quitter la scène. En particulier les quatre mousquetaires Abdelaziz Bouteflika, Robert Mugabe et Paul Biya. Et l’esprit de contradiction semble se développer avec l’âge…

Guinée équatoriale: Teodoro Obiang, au pouvoir depuis 1979 Il exerce un pouvoir sans partage depuis 34 ans. Militaire de formation, il est le neveu de Francisco Macías Nguema qui accède en 1969 à la présidence de la République. Il grimpe alors dans la hiérarchie militaire et prend la tête des forces armées en 1975, grâce à l’entremise de son oncle.

Peu reconnaissant, il le renverse en 1979 et devient président de la République trois ans plus tard. Depuis, il est systématiquement réélu avec des scores oscillant entre 96 et 99% des voix. Une carrière qui lui a permis d’amasser une fortune considérable: près de 600 millions de dollars, selon le magazine Forbes.

Le résultat d’un «détournement de la rente pétrolière», dénonce le Comité catholique contre la faim. Il fait également partie des «prédateurs de la presse», dénoncés par Reporters sans frontières (RSF).

Zimbabwe: Robert Mugabe, au sommet depuis 1980 En 1980, Robert Mugabe devient premier ministre du nouvel État du Zimbabwe, qui vient de proclamer son indépendance. Il jouit alors d’une aura comparable à celle de Nelson Mandela, pour sa politique de réconciliation avec la minorité blanche.

Mais la comparaison s’arrête là. En 1983, Robert Mugabe déploie sa 5e brigade sur le pays ndébélé, dans le Matabeland. Bilan: au moins 10.000 morts. En 1987, il devient chef de l’État à la suite d’une révision de la Constitution. Il musèle la presse et l’opposition. En 2008, il est réélu président avec 90% des voix. A 89 ans, le sauveur devenu dictateur ne compte pas raccrocher. Il sera candidat à sa propre succession pour le prochain scrutin présidentiel, organisé ce mercredi.

Cameroun: Paul Biya, président depuis 1982

À la tête du Cameroun depuis 31 ans, Paul Biya a été formé en France. Diplômé de Sciences Po Paris, il occupe successivement plusieurs postes de la vie politique camerounaise avant d’accéder à la présidence de la République en 1982.

En 2008, il soumet au peuple un projet de révision constitutionnelle. Objectif: supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels, obstacle à une nouvelle candidature en 2011. Des violences secouent alors le pays, causant des dizaines de morts et des milliers d’arrestations. Le projet est finalement adopté et Paul Biya est élu pour un sixième mandat trois ans plus tard.

Swaziland: Mswati III, roi depuis 1986

Enclavé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique, le Swaziland est la dernière monarchie absolue d’Afrique. Un État dirigé depuis 1986 par Mswati III, fils de roi Sobhuza II, père de l’indépendance du Swaziland. Avec une fortune estimée à plus de 100 millions de dollars, le magazine Forbes place le monarque parmi les 15 plus grosses fortunes royales. Une fortune mise au service… de ses excès.

Amateur de voitures de luxe, le roi multiplie les dépenses pour lui et ses femmes, qui habitent chacune dans un palace, rappelle Le Nouvel Obs. De son côté, la population souffre. 69 % des habitants du Swaziland vivent sous le seuil national de pauvreté d’un pays ravagé par le sida. Dans ce pays, les partis politiques sont interdits et la presse soumise au ministère de l’Information. De quoi assurer un règne sans partage à Mswati III.

Soudan: Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 24 ans

Formé à l’académie militaire du Caire, il sert l’armée égyptienne lors de la guerre de Kippour, en 1973. De retour au Soudan, il mène un coup d’État militaire fatal au premier ministre Sadeq al-Mahdi en 1989. En 1993, il se proclame président de la République, se fait élire trois ans plus tard avant d’écarter son principal rival, Hassan al-Tourab.

Sa présidence reste marquée par la guerre civile au Darfour, à l’ouest du Soudan. En mai 2009, la Cour pénale internationale (CPI) émet un mandat d’arrêt international à son encontre pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, une première pour un chef d’État en exercice.