Opinions of Thursday, 1 March 2018

Auteur: Franck Essi

'Les droits des enseignants, sont les droits de nos enfants !'

Les 'enseignants indignés' lors de la manifestation du 27 février 2018 Les 'enseignants indignés' lors de la manifestation du 27 février 2018

Ce 27 février 2018, le Gouvernement Camerounais s’est illustré, une fois de plus et une fois de trop, de manière inacceptable en réprimant et en détenant une cinquantaine d’enseignants qui manifestaient pacifiquement à Yaoundé pour réclamer le versement de leurs arriérés de salaires ainsi que l’amélioration de leurs statuts.

Ces enseignants du Nouveau Collectif des Enseignants Indignés se sont retrouvés une fois de plus dans les rues suite aux promesses non tenues par le Gouvernement à la suite de leur première manifestation du 27 mars 2017. Il s’agit d’au moins 5 000 personnes dont les vies sont bouleversées, qui sont plongées dans la précarité et qui ne peuvent de ce fait donner le meilleur d’eux - mêmes dans l’encadrement des élèves sous leur charge.

Qui parmi nos ministres peut vivre 25 mois sans salaires ? Qui parmi nos dirigeants peut accepter de travailler dans de telles conditions ?

Est-ce normal que malgré toute la patience, l’épuisement des voies de recours administratifs et l’absence de réponses, on les emprisonne pour avoir revendiqué pacifiquement leurs droits ?

Le droit à un salaire décent est un droit universellement reconnu. Il est inacceptable que ces enseignants, nos frères, nos sœurs et nos enfants, puissent être réprimés aussi sauvagement pour avoir revendiqué simplement et pacifiquement leurs droits.

Cette attitude systématiquement répressive de nos dirigeants s’illustre chaque fois que des Camerounais / es, dignes travailleurs, pères et mères de famille, revendiquent le respect de leurs droits. On se rappelle encore la répression violente des employés de l’entreprise Le Bus. On observe le même phénomène au niveau de Douala, où la communauté urbaine au mépris du droit, plonge impunément les délégués du personnel dans l’angoisse et le dénuement.

Après, on va s’étonner que des gens se radicalisent ! Rappelons – nous que c’est ainsi que les enseignants / es et avocats / es anglophones ont commencé. Ils ont soumis des revendications, elles ont été ignorée, puis reconnues sans que des solutions soient apportées ; après, les choses ont dégénéré.

Cette énième manifestation de la répression systématique du Gouvernement Camerounais nous montre que plus les jours passent, moins il y a de solutions et pire est la façon dont ce dernier gère les crises.

Nous appelons les Camerounais / es de tous horizons, pères et mères de famille, dont les enseignants sont les principaux alliés dans l’éducation de leurs enfants, à se mobiliser pour :

Obtenir la libération des enseignants / es arrêtés.
Obtenir le versement de leurs salaires et la prise en compte des autres revendications liées à l’amélioration de leurs statuts.
Nous devons agir pour les droits de ces enseignants, nos enseignants ! En exigeant les droits de ces enseignants, ce sont les droits de nos enfants que nous exigeons et c’est l’Ecole Camerounaise que nous sauvons.

Le CPP se tient ferme aux côté des enseignants en particulier et de tous les groupes sociaux en lutte pour le respect de leurs droits.

Le CPP reste convaincu que les causes des multiples crises que connait le Cameroun résident dans un leadership et un système de gouvernance vieux, à bout de souffle et incapable de se reformer.

Le salut des travailleurs en particulier tout comme celui des citoyens Camerounais/es en général réside dans une action forte qui aboutisse au départ de ce régime et à l’ouverture d’un processus de transition politique démocratique pour refonder notre cher et beau pays.

Franck Essi
Secrétaire général du CPP