La triste actualité médicale nationale dans les hôpitaux publics de Douala et de Yaoundé a remis au goût du jour l’urgence d’une politique de soins de santé.
Personne ne sait si, de son vivant, dame Koumatékél aurait pu rêver d’entendre tout un ministre prononcer son nom. C’est pourtant ce qui s’est passé après sa mort.
On lui a consacré au moins une conférence de presse. La défunte a été au centre des préoccupations des médias nationaux et internationaux.
Son histoire a envahi les réseaux sociaux et chacun y est allé de son commentaire. Dame Koumatékél et ses jumeaux ont eu une publicité énorme et gratuite, malheureusement à titre posthume.
Publics L’autre drame, la perte des quadruplés non plus à l’hôpital Laquintinie de Douala mais, cette fois à l’hôpital central de Yaoundé.
Après tous ces drames, le ministre de la Santé publique,André Mama Fouda, a réuni ses collaborateurs pour disserter sur l’accueil des malades dans les hôpitaux comme si ce cours avait été mal dispensé auparavant, à moins que la leçon ait déjà été oubliée.
On a lancé le personnel en lui rappelant des lieux communs. Par exemple, qu’un malade est quelqu’un de vulnérable, de faible, qu’il faut donc rapidement le prendre en charge, qu’il soit riche ou pauvre.
On a parlé des rondes obligatoires du corps médical auprès des malades, autant de choses qui, pensions nous, allaient de soi. On nous a même dit qu’il y aurait des dispositifs de vidéo surveillance pour traquer les indélicats.
Le Camerounais étant malin de nature, personne ne peut jurer qu’on ne va pas trafiquer d’une manière ou d’une autre, ce dispositif en cas de besoin.
Toutes les mesures annoncées sont magnifiques sur le papier mais, il y a quelque chose à faire: un Biya care.
Un peu comme l’Obama care aux Etats?Unis. Obama, en moins de 8 ans, a mis sur pied ce programme de soins de santé. C’est ce qu’il faut faire au Cameroun.
Que chaque famille paie un montant par mois ou par an. Afin de payer par anticipation pour le jour où elle aurait un malade.
Le président Paul Biya rêve d’entrer dans l’histoire comme l’homme qui a apporté au Cameroun la démocratie et la prospérité.
La démocratie, on y est, même si les démocrates ne sont pas légion. La prospérité reste un projet que d’aucuns, par leur cupidité, rendent de plus en plus lointain.
Qu’on nous assure au moins déjà la santé afin que ceux qui n’ont pas droit aux évacuations sanitaires ne disent pas: au lieu d’aller à l’hôpital, je garde mon argent pour qu’il serve lors de mes obsèques.
Alors vite, un Biya care, voilà, une grande ambition qui peut se muer en grande réalisations et grand succès.