Opinions of Sunday, 31 January 2016

Auteur: Edwige Abena

Les femmes et la conquête du pouvoir

  Madame Edwige Abena est à la tête de l’Association pour l’égalité et le développement des femmes (APEDEF), une association internationale qui organise le 27 février 2016 à Bruxelles, en Belgique, de nombreuses activités en rapport avec la journée internationale de la femme célébrée tous les 08 mars de chaque année.
Elle lance ici “un appel à toutes les femmes sans distinction de leurs origines,à toutes les personnes sensibles à leur cause á rejoindre l´APEDEF” dans sa “lutte contre les discriminations qui sont un véritable frein au développement”.Que représente la journée internationale de la femme pour l´APEDEF?

La Journée internationale pour les droits des femmes appelée communément « journée internationale des femmes » fait partie des 87 journées internationales reconnues ou initiées par les Nations Unies. L’occasion est donnée aux groupes et aux associations de femmes militantes de revendiquer l’égalité ou de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société.

C’est le moment idéal pour réfléchir sur les progrès réalisés, demander des changements et célébrer les actes de courage et de détermination de femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’histoire des droits des femmes. camer.be C’est pourquoi en prélude à cette journée, les femmes engagées de l’APEDEF organisent chaque année un « event day » dans le but de mettre en valeur l’une des multiples facettes de la femme.

Pourquoi organiser la journée internationale de la femme le 27 février alors qu´elle se célèbre le 08 mars?

Les manifestations qui sont organisées à travers le monde dans le but de faire aboutir les revendications, améliorer la condition féminine ou pour fêter les victoires et les avancées en matière de droits des femmes sont programmées pour la plupart le 8 mars. Or, l’APEDEF qui se veut une organisation internationale voudrait non seulement capter une forte audience à l’évènement qu’elle organise, elle doit également prendre part aux manifestations organisées par les autres groupes. Le 27 février nous semble un bon compris à cet effet car programmer une activité après le 8 mars n’a pas beaucoup de sens.


Qu´est ce qui est prévu concrètement ce jour-là?

Le programme prévoit plusieurs activités parmi lesquelles : un salon bien-être à partir de 10h où des exposants (esthéticiennes, nutritionnistes, maquilleuses, stylistes etc…) se mettent à la disposition du public pour donner des conseils ou pour des démonstrations. Une conférence/débats sur le thème « Femme & Pouvoir » à partir de 14h à laquelle vont participer plusieurs personnalités politiques, des intellectuels, la société civile.

La journée va se clôturer par une soirée de gala avec en première partie une pièce de théâtre d’Estelle Cabrol, mise en scène de Sandrine Guise assistée de Laure Cavalléra. Ce sont sept femmes qui se racontent…

Des femmes emprisonnées dans un système, un quotidien, un héritage…et qui tentent d’y trouver leur liberté. Avec légèreté et décalage. Ce « seul en scène » nous invite à les rencontrer, à explorer leur solitude et la créativité que chacune d’entre elles déploie pour exister entre ses murs.
Suivra ensuite l’ouverture du buffet et la soirée dansante avec de nombreuses autres surprises. Le but de cette soirée est de lever des fonds destinés à soutenir l’ouverture des unités de prise en charge du cancer du sein en Afrique (Cameroun-Côte d’Ivoire).

Que faut-il faire pour bénéficier du salon de beauté?

Le salon Bien-être est ouvert de 10h à 19h, l’entrée est gratuite et vous pouvez bénéficier gratuitement des conseils des professionnels qui vous attendront sur place.

“Femme et Pouvoir” est le thème de la conférence prévue également le 27 février. Peut-on en avoir la quintessence?

Nous avons choisi cette thématique pour débattre de la relation qu’a la femme avec le pouvoir. C’est à dire celui qu’elle subit, celui qu’elle exerce et celui qu’elle pourrait exercer. La question centrale est celle de savoir comment les femmes abordent-elles la conquête du pouvoir qui reste de nos jours quelque chose de masculin ?

D’autres questions méritent également d’être abordées pour donner confiance aux femmes : Comment accède-t-on au pouvoir quand on est une femme ? Quels obstacles faut-il surmonter ?camer.be  Et lorsqu’une femme y arrive, comment décide-t-elle ? Comment fait-elle appliquer ses décisions ?Notre objectif est d’amener les femmes de tous les milieux à prendre conscience de leur place, de leur influence et de leur potentiel dans la société actuelle.
 
Devrait-on encore parler d´inégalités à partir du moment où  les femmes  exercent déjà le pouvoir politique, financier et bien d´autres?

Il y a certes des efforts indéniables qui ont été faits pour réduire les inégalités liées au genre et permettre de bonnes avancées sur les droits fondamentaux des femmes comme celui de disposer de leurs corps, le droit à l’avortement et à la contraception, le droit à l’emploi, à l’alphabétisation, le droit à l’égalité salariale et bien d’autres.
 
La véritable question qui se pose actuellement est celle de la sous-représentation des femmes à des postes à pouvoir. Si vous n’êtes pas convaincus que les femmes sont sous-représentées comme intervenantes dans les médias, prenez n’importe quelle chaîne de télévision ou même une presse écrite et comptez le nombre d’hommes qui y apparaissent comparé au nombre de femmes. En politique, très peu de pays atteignent la tranche des 40-50 % de femmes élues dans les parlements mondiaux. Je pourrais citer d’autres exemples.
 
Ce que nous voulons c’est de renforcer la représentativité des femmes, d’arriver à une plus grande mixité hommes-femmes dans tous les organes de pouvoir de la société et avoir une présence plus forte des femmes dans les médias. Le combat pour les droits des femmes ne peut s’arrêter tant que nous ne sommes pas arrivés à une société égalitaire dans laquelle il y a une complémentarité et un équilibre entre les femmes et les hommes.

Y-a-t-il des domaines où les inégalités sont encore très accentuées, selon vous?

Des inégalités continuent de faire face à de grandes difficultés qui découlent fréquemment des privations et d’entraves généralisées. Les droits les plus élémentaires des femmes sont très souvent bafoués, et ces problèmes sont amplifiés et démultipliés par la pauvreté et le manque d’instruction. On constate partout dans le monde que la pauvreté et l’analphabétisme  se féminisent. De nombreuses femmes ont subi et beaucoup subissent encore des violences physiques ou sexuelles d’un partenaire masculin. A travail égal, le salaire des femmes reste inférieur à celui des hommes. Plus diplômées que les hommes, les femmes continuent d’être sous-représentées à la tête des organisations.

Vous prévoyez aussi une tombola lors de la soirée de gala…

Nous avons reçu jusque-là de très beaux lots de nos sponsors que nous remercions infiniment. Un ticket de tombola ne coûte que 5€ ça vaut la peine de jouer car les lots disponibles sont très intéressants et ont une grande valeur.

APEDEF, quel bilan 02 ans après sa création?
 
Depuis sa création, L’APEDEF a développé un partenariat actif avec des associations qui partagent ses objectifs :

•    Avec le Groupe d’Action qui dénonce le Manque de Places pour personnes handicapées de grande dépendance GAMP), nous venons en aide aux plus vulnérables. C’est à dire la femme et l’enfant handicapé.

•    Avec South’s Ways asbl dont l’objet social est d’agir dans les domaines du développement durable et de la santé. Nous avons participé à un tournoi de football, organisé par notre partenaire le 30 mai 2015, dans le but de sensibiliser le public et la sphère politique sur la problématique des maladies cardio-vasculaires et la mort subite chez le sportif.

•    Nous avons également apporté notre soutien aux amis de l’Institut Bordet pour la lutte contre le cancer du sein en participant à des manifestations sportives: la Bruxelloise et la Woman Race.

•    Sensibilisée au problème de l’autisme, qui touche au premier chef les mamans, l’APEDEF  était activement présente à liège, le 2 avril 2015, lors d’une opération engagée dans le cadre de la journée mondiale de l’autisme.

•    La consolidation de l’APEDEF dans le monde associatif belge s’est confirmée par l’organisation des journées de réflexion du 4 au 6 mars 2015 en préliminaire à la Journée Internationale de la Femme autour du thème «le poids de la tradition sur la santé sexuelle et reproductive » dont voici les idées forces.

Partis d’un constat selon lequel « les migrations internationales transportent avec elles un certain héritage culturel qui n’est pas toujours en phase avec celui des pays d’accueil ». Nous avons voulu pendant ces journées réfléchir sur des éventuelles alternatives qui permettraient à la femme d’origine étrangère de vivre le mieux possible avec sa tradition en occident ».

Au travers d’exposés réalisés par d’éminents orateurs, de témoignages et d’échanges, il ressort le besoin d’une prise en charge spécifique de la santé sexuelle et reproductive des femmes migrantes non seulement dans les pays d’accueil mais également dans les pays d’origine. Ce séminaire s’est clôturé par une soirée de soutien à notre partenaire le GAMP.

Par le biais de cette initiative, APEDEF a sensibilisé le public sur la situation des mamans qui consacrent, faute de prise en charge adaptée, leur quotidien à leurs enfants lourdement handicapés. Grâce à la générosité du public qui s’était mobilisé pour l’occasion, l’APEDEF a pu récolter des fonds qui ont été alloués, entièrement, à l’action du GAMP.

Notre asbl a également créé un espace d’expression nommé «APEDEF MAGAZINE» ; un trimestriel qui illustre l’engagement des femmes à travers le monde ainsi que le portrait de celles qui se démarquent dans diverses sphères d’activité. On y trouve également des analyses et des actions menées par des femmes pour la lutte contre les discriminations dont elles sont victimes ainsi que des conseils utiles pour atteindre et conserver un bon état de santé. Nous sommes à notre 5ème numéro. C’est un bilan très encourageant qui témoigne du dynamisme de notre groupe de femmes engagées.

Que prévoit la suite de votre programme en 2016?

L’axe stratégique de notre engagement pour 2016 s’articule autour de 3 composantes qui sont:

1.    La lutte contre le cancer du sein en Afrique : l’APEDEF appuie le développement d’un réseau de collaboration nord/sud dans le cadre du dépistage précoce et la prise en charge du cancer du sein en Afrique. Les pays cibles pour 2016 sont le Cameroun et la Côte d’Ivoire.

2.    L’accès aux soins des femmes originaire d’Afrique subsaharienne vivant en Europe : l’association va se focaliser prioritairement à l’information et à l’accès aux soins pour la population de femmes originaires de l’Afrique subsaharienne qui vivent en Europe.

3.    L’aide et assistance aux filles mères Europe/Afrique. L’APEDEF compte apporter un appui aux projets d’amélioration durable des conditions et du milieu de vie des filles mères en  Europe et en Afrique.

Comment devient-on membre de l´APEDEF ?

Pour être considéré comme membre effectif, il faut s’acquitter des frais d’adhésion qui s’élèvent à 50€. camer.be Par la suite la cotisation annuelle s’élève à 150€. Les membres sympathisants ainsi que les donateurs n’ont pas d’obligation de cotisation. Les dons financiers peuvent être versés directement sur le compte ouvert au nom de l’association auprès de la banque Belfius sous le numéro BE59 0689 0080 0126  BIC : GKCCBEBB

APEDEF bénéficie-t-elle du soutien des autorités de la place et/ou de la diaspora féminine africaine ?

L’APEDEF collabore avec différentes ambassades, de nombreuses associations du nord comme l’African Diaspora Network-Europe (ADNE) qui est la voix de la diaspora auprès de l’Union Européenne. Nous avons également le soutien de quelques autorités locales et internationales. Nous allons incessamment développer des partenariats avec des associations du sud.
 
Pour revenir á la journée du 27 février prochain, y-a-t-il un message particulier á cette occasion ?

Nous remercions Camer.be de nous avoir donné l’opportunité de présenter l’Apedef et surtout notre « event day ». Les changements perpétuels de notre société actuelle placent de nouveau la femme en pole position dans les discriminations économiques. C’est pourquoi l’APEDEF lance un appel à toutes les femmes sans distinction de leurs origines, à toutes les personnes  sensibles à notre cause, venez nous rejoindre pour lutter contre les discriminations qui sont un véritable frein au développement.
 
Nous vous attendons nombreux le 27 février 2016 au Curo Hall Rue Ropsy Chaudron 7- 1070 Bruxelles près du Métro Clémenceau. A partir de 10h, de nombreuses surprises vous y attendent, vous ne serez pas déçus le détour vaut la peine. Les Tickets sont déjà en vente auprès des membres de l’Apedef pour la soirée de gala au prix de 50€/personne seule, 80€/couple et 20€/enfant de moins de 18 ans.