Opinions of Tuesday, 17 October 2017

Auteur: Jean De Dieu Bidias

Les mots de Bernard Okalia Bilaï enflamment le Cameroun

Bernard Okalia Bilaï, Gouverneur de la région du Sud-Ouest. Bernard Okalia Bilaï, Gouverneur de la région du Sud-Ouest.

22 septembre 2017. Pour la première fois depuis le déclenchement de la crise dite anglophone, les populations de l’ensemble des quartiers de Buea prennent d’assaut les rues et ruelles de la capitale régionale du Sud-Ouest. Outre les pillages, les édifices publics sont attaqués et le drapeau vert-rouge-jaune du Cameroun arraché en vue de son remplacement par celui d’une certaine république appelée « Ambazonie ». La maison du maire de la ville, Patrick Ekema, est vandalisée, entre autres dégâts.

Les forces du maintien de l’ordre se montrent débordées après avoir « subi beaucoup de violences et d’attaques de la part de ces assaillants », décriera le gouverneur de la région, Bernard Okalia Bilaï, dans une réaction au poste national de la Cameroon Radio Television (Crtv), dans l’après-midi de cette journée qui semble avoir pris tout le monde de court. Le gouverneur va ensuite avoir un coup de sang qui est déjà resté dans les annales : « Nous n’allons pas continuer de tolérer que les bénéficiaires qui sont ces populations continuent de détruire. Que chacun descende dans sa famille, dans son village arrêter son chien. Si ces chiens continuent à aller dans la rue pour mordre, c’est-à-dire, détruire, ils vont rencontrer les forces de sécurité ».

Les manifestants, des « chiens »… La comparaison passe mal. S’il va de soi qu’il y avait menace sur la sûreté des personnes et des biens, dans l’opinion, l’on a très peu toléré que cette déclaration d’une rare violence et de nature à répandre de l’huile sur le feu soit effectivement sortie de la bouche de l’administrateur civil principal de classe exceptionnelle et surtout, de la première personnalité de la région.