La diplomate française a séjourné les 29 et 30 septembre 2015 dans une commune à la tête de laquelle se trouve une femme très connue pour son activisme politique.
Une visite qui a connu de ratés de fausses notes dues à une tentative de récupération à de fins politiciennes.
Ce n’est pas si souvent que l’on voit toute une ambassadrice de France se déplacer pour un séjour dans un département du Cameroun. Raison pour laquelle, la visite de S.E Mme Christine Robichon, Ambassadrice de France au Cameroun ne pouvait passer inaperçue.
En effet, officiellement, la diplomate française est venue dans l’arrondissement de Bangangté pour évaluer l’état d’avancement des projets de développement financés dans le cadre de la coopération entre la France et le Cameroun.
C’est ainsi qu’elle s’est tour à tour rendue à Bangoua et Bangangté et à Banekane, site définitif du campus de l’UdM. Quelques questionnements jaillissent naturellement dans notre esprit. Les latrines écologiques construites, servent-elles véritablement les populations. Combien de producteurs ont-ils déjà bénéficiés de l’engrais naturels, dérivés des ces latrines ?
Pourquoi la toilette de Kamna, construite et inaugurée par la fondation véolia en 2010, n’est jamais entrer en fonction ? Les populations des zones périphériques ont-elles régulièrement de l’eau, comme l’a voulu le projet Modeab ? Dans tous les cas, nous y reviendrons plus amplement.
On s’en serait tenu à cette lecture technique de cette visite s’il ne s’en trouvait pas d’observateurs qui pensent que cette descente de Mme l’Ambassadrice dans la ville de Bangangté avait des relents de politique politicienne dont les ficelles seraient tirées dans l’ombre par une activiste politique qui ferait feu de tout bois pour frapper dans l’œil du prince, le code déontologique l’imposant peut-être.
Un pavé dans la marre
A la demande de l’AED (Association pour l’Education et le Développement), promotrice de l’UdM (Université des Montagnes), cette visite aurait pu rester circonscrite à la pose de la première pierre à l’UdM. Mais aujourd’hui, beaucoup semble s’accorder sur un fait : il s’agit «d’une visite aux airs de scandale diplomatique, de récupération et de manipulation, malhonnêtement orchestrées par la mairie de Bangangté ».
« Nous sommes horrifiés par ce qui s’est passé. Il y a 24 mois environ, l’AED et l’AFD signaient la convention d’accord de prêt de 5 milliards remboursables.
Après toutes les procédures de passation de marché, à tout seigneur, tout honneur, qui mieux que Christine Robichon pour présider la cérémonie de pose de la première pierre d’extension de notre campus ? Saisie par une correspondance, une délégation est allée négocier avec la diplomate. La date du 30 septembre 2015 avait été retenue. Nous apprenions quelques jours après que C R allait visiter quelques projets de la commune de Bangangté réalisés sur fonds français.
Un programme qui avait des élans de récupération et de manipulations. Il est revenu aux autorités de l’AED qu’un petit clan d’intrigants a filé l’information à Célestine Ketcha, qui s’est sentie dans son rôle d’agitatrice ostentatoire. Ayant tenté moult négociations de renvoi de la date retenue, le calendrier hyper chargé de l’ambassadrice n’a pas permis. Si non, il fallait attendre l’année prochaine. Malgré tout, nous avons mis les petits plats dans les grands pour lui réserver un accueil plus que chaleureux ».
Les chefs traditionnels du Ndé pris dans les trappes.
A la veille, la diplomate était anoblie « Mafeu Nap ngo, autrement dit, reine mère, bâtisseuse communautaire » par les chefs traditionnels du Ndé. Bien avant, Sa Majesté Nkamajou Roger, chef traditionnel des Bahouoc, porte-parole de ses pairs du Ndé, a lu un discours dénué de conviction et de
pertinence. L’éloquence avec laquelle l’on connait le monarque, a foutue le camp. Ceux qui pensent que le discours avait été rédigé tendancieusement par la mairie de Bangangté, ne seraient pas loin de la réalité. Les gens qui savent la relation situationnelle entre le chef des Bahouoc et la mairesse de Bangangté, se disent surpris de cette glorification du chef de l’exécutif communal.
Soit ! C’est passé, on peut mettre cela sous le coup d’une cérémonie protocolaire. Comment peuvent-ils expliquer qu’une visite d’évaluation ou de pose de la première peut accorder à la française tous ces honneurs ? Elle devrait être très embêtée.
La cérémonie de réception du chantier n’était-elle pas mieux indiquée pour cet anoblissement ? Les chefs traditionnels du Ndé démontrent par là, leur incapacité à orienter, à visionner et à comprendre qu’on les utilise pour atteindre des objectifs inavoués et partant, défendre les biftecks politiques cachés.
Respect des institutions étatiques
Dès son entrée dans la ville de Bangangté, la diplomate est d’abord allée à la résidence de la maire. Pendant ce temps, M. le préfet et le sous-préfet attendaient à la mairie. A l’arrivée du cortège, la maire s’est précipitée pour recevoir l’ambassadrice et l’orienter directement vers les groupes de danses qui rivalisaient d’adresse sur l’esplanade de la Mairie.
Le préfet était obligé de les suivre et glisser courtoisement « bienvenue Excellence », à peine compris par l’hôte du jour. Logique d’humiliation ou volonté d’affirmation narcissique d’une activatrice politique ?
Dans ses propos aimables de souhaits de bienvenue à l’endroit de Christine Robichon, la maire en a profité pour régler ses comptes. Elle a étiqueté d’ « adeptes de l’inertie » ceux qui empêchent le développement de la commune dont elle est à la tête.
Certainement, CKC fait allusion aux « projets mal menés de la BAD, arrêtés sur hautes instructions hiérarchiques» (nous y reviendrons plus amplement).Ces allusions mal placées auraient certainement parues incongrues aux yeux de Mme Robichon qui vient d’un pays où le respect des instructions de la hiérarchie est une règle cardinale de la gouvernance administrative.
Respect des libertés fondamentales
Quelques temps avant l’arrivée de l’ambassadrice, les populations condamnaient l’acte odieux de Célestine Ketcha Courtés sur un journaliste ; un acte qui a fait les choux gras de la presse. C’est dans la maison de la famille Courtés où Christine Robichon a passé la nuit, que le journaliste en question avait été « séquestré ».
C R a-t-elle été au parfum de cette actualité qui continue de faire de gorges chaudes ?
CKC l’a-t-elle évoquée au moins quitte ensuite à nier en bloc les faits racontés par la victime ?
Le français Jean Pierre Courtés, l’époux de Célestine Ketcha a démontré que le journaliste camerounais doit être dérobé de la liberté dont il jouit. Devant une foule à la sortie de la salle après l’anoblissement de C R, il a traité un journaliste de « faux journaliste ». En France, il aurait donné des explications à l’incident et pousser sa tendre épouse à la démission au poste de maire.
Les libertés fondamentales, fondement des droits humains, dérivent de la révolution Française de 1787. « Liberté, Égalité, Fraternité », la devise de la France faisant partie du patrimoine national français. C’est très grave si Christine Robichon a été mise au courant de toutes ces affaires qui accablent le couple Courtés et qu’elle soit venue sauver indirectement la face de ses compatriotes. Si tel est le cas, elle devrait également rendre son tablier.