La désignation d’Alamine OUSMANE MEY, comme « meilleur ministre des Finances » de l’ensemble des pays africains, tel qu’il nous a été donné de l’apprendre, il y a quatre semaines, est une nouvelle qui en a étonné plus d’un, au regard des difficultés objectives et même des échecs avec lesquels opère depuis six ans, cet homme que l’on a vu débarquer – avec peu d’expériences du public – à ce stratégique département ministériel.
Presque six ans qu’il trône donc à ce poste dont on sait qu’il suscite toujours de grands fanatismes et de grandes attentes, dans les calculs d’une classe politique nationale essentiellement travaillée au clientélisme, à la corruption et au pillage massif des ressources publiques.
S’il revient donc à monsieur Ousmane Mey le mérite d’une gestion à peu près acceptable de la trésorerie de l’Etat, comme l’affirment quelques experts, demeurent cependant éclatants, quelques échecs cuisants que l’on ne peut que largement imputer à sa personne. En premier, son impuissance à assurer la pleine nomination de responsables hiérarchiques à ce Département ministériel, dont beaucoup sont notoirement à la retraite depuis plusieurs années.
Un ministère qui, de ce fait, s’est transformé en repaire de mercenaires et d’adaptes de la magie noire, qui déciment des directions entières, font main basse sur des ressources publiques, narguent et ridiculisent sans façon le ministre, et continuent, avec ostentation à occuper des fonctions officielles, sans que cela ne gêne la moindre personne.
Une paralysie (fondamentalement due à la Présidence de la République – et donc, au président de la République) qui dure certes bien avant son arrivée en fonction mais que l’homme s’est montré incapable de briser – entre autres éléments de son absence relative de leadership et son incapacité subséquente à peser.
Deuxième échec : son non engagement à payer la dette intérieure, dont les estimations estiment le montant aujourd’hui à quelques 800 milliards de Francs CFA. A la fin de l’année 2016, ses services indiquent pourtant que la dette extérieure, elle, pointera à quelques 722 milliards : argent que l’Etat va se dépêcher de régler, rubis sur ongle.