Opinions of Friday, 5 June 2015

Auteur: TCHATCHOUANG Lydie

Lettre ouverte aux femmes Batoufam de Yaounde

TCHATCHOUANG Lydie TCHATCHOUANG Lydie

Chères sœurs et chères mamans, membres de la Communauté Batoufam de Yaoundé.

A toutes, j’adresse un salut chaleureux ! En ce moment où des sirènes électorales et électoralistes retentissent au sein de la Communauté Batoufam de Yaoundé, avec leurs cortège de médisance, d’intrigues et de calomnie, un engagement interpelle ma conscience : celui de partager avec vous des pensées qui m’animent en vue d’un leadership crédible, opérationnelle et efficient au sein de la Communauté Batoufam de Yaoundé afin qu’elle cesse d’être l’otage des castes et des groupes d’intérêts nombrilistes et alimentaires.

C’est dans ce sens que je salue les actions engagées en vue de la reforme du code électoral au sein de notre communauté. Et je fais confiance à la sagesse des membres de la Commission chargée de toiletter ces textes et de les adapter aux exigences de transparence et d’équité auxquelles postule les théoriciens du management des organisations modernes.

En ce qui concerne particulièrement l’association des femmes de la Communauté Batoufam de Yaoundé, nous devons pouvoir et savoir aller au-delà et au-dessus des questions qui tournent autour du pagne… Nous devons tenir nos responsabilités au moment de l’élection de notre prochaine présidente et des membres de son bureau. Nous devons réinventer notre

avenir et de notre devenir. Nous devons bannir le culte de la négation de soi. Nous devons faire notre les principes d’une gouvernance communautaire démocratique et équitable. Cela passe par des élections libres et transparentes. Nous vivons dans un monde en perpétuelle mutations. Ce qui implique que la vie se trouve à la fois chargée d’inquiétudes harassantes et d’opportunités à saisir.

Mais, nous devons refuser de subir les inquiétudes. Nous devons refuser d’être des spectatrices de la vie. Car, nous ne sommes pas venues sur la terre pour accompagner les autres, et les voir se réjouir. Nous avons le devoir de réinventer et d’améliorer notre avenir et notre devenir au sein de la Communauté Batoufam de Yaoundé. Une option qui doit non seulement passer nécessairement par des activités génératrices de revenus et favorable à la création des richesses dans lesquelles nos sommes engagées au quotidien, mais aussi, par autre engagement massif, actif et positive pour la bonne marche de la vie communautaire.

Pour réaliser cet objectif, nous devons, à chaque minute de notre existence, se transcender. C'est-à-dire, travailler pour faire reculer ses limites et accroitre ses capacités. Et en cette veille d’échéance électorale au sein de la Communauté, il est fondamental que cette adresse soit redoublée.

En vous adressant cette lettre ouverte, c’est parce que je sais que vous êtes ambitieuse, que vous êtes ingénieuse, et surtout que vous avez la volonté de faire autrement.

Oui, associées, nous pouvons faire autrement pour améliorer nos actions pour la valorisation des femmes membres de la communauté Batoufam de Yaoundé.

Comme beaucoup de femmes dans cette situation, vous hésitez sans doute en vous disant« Mais je n’ai pas le temps ! Mais je ne suis pas capable ! Mais il y en a qui sauront mieux faire ! ».La ritournelle est connue. Les femmes doutent régulièrement de leurs compétences, de leur légitimité à délaisser l’espace privé pour occuper certains espaces publics. Mais dans l’espace de la vie communautaire, il y a seulement quelques années que certaines ont commencé à intégrer dans leur esprit la nécessité d’un leadership féminin proactif et autonome au sein de la Communauté Batoufam. Cependant, vous avez grand tort d’hésiter ;

* parce que cet engagement, vous en êtes capable,

* parce que vous y serez très utile,

* parce qu’exercer votre devoir de vote ou celui d’être candidate sera une richesse.

Oui, chères sœurs et chères mamans, unies nous devons œuvrer afin qu’une équipe de femmes dignes, honnêtes, courageuses et entreprenantes

prennent les règnes. Oui, nous avons besoin d’élire une présidente qui fera disparaitre la honte. Nous voulons extirper les erreurs du passé. Nous avons horreur à la médisance et à la calomnie….Des tares ayant empêché les femmes de la Communauté Batoufam de Yaoundé de disposer des pagnes avec nos logos et emblèmes depuis déjà une quinzaine années.

Qui suis-je pour me permettre de lancer pareilles affirmations ?

Pas une doyenne de la Communauté, mais une femme qui depuis 1995 à travers le COFEBA puis le CANEBA, a pu voir et entendre plus d’un millier de femme de la communauté Bafoufam de Yaoundé à travers des entretiens et de rencontres régulières. Des dirigeantes des associations de quartier surtout, parfois déçues, très souvent enthousiastes, et regrettant bien rarement de s’être lancées dans l’aventure…

Mais vous considérez-vous comme :

* une femme qui aimerait être utile à la Communauté Batoufam de Yaoundé ?

* une femme qui recherche la relation aux autres ?

* une femme qui apprécie le travail en équipe ?

* une femme qui a des projets, des idées, des valeurs ?

* une femme qui a une expérience de l’existence et .une connaissance de son milieu de vie ?

Et n’attendez surtout pas le dernier moment pour proposer votre candidature ou accepter celle qu’on vous offre. C’est en tergiversant, en attendant qu’on les supplie, que certaines femmes se retrouvent élues sans être réellement prêtes. Il vous faut avoir le temps de vous informer sur les questions prioritaires pour notre Communauté, de partager collectivement les projets et apporter des solutions d’équipe, de réorganiser votre emploi de temps personnel en fonction de l’étendue de vos possibles responsabilités au sein de la Communauté Batoufam de Yaoundé.

Les femmes ont toute leur place dans la gouvernance communautaire, tout simplement parce qu’elles sont les égales des hommes… et la moitié de l’humanité. Mais elles l’ont aussi parce que leur expérience de vie à forger chez elles des points de vue, des atouts parfois différents de ceux des hommes

Je pense plus volontiers aux capacités que beaucoup de femmes peuvent apporter au niveau du fonctionnement de la vie en communauté: savoir écouter, avoir le sens des réalités du terrain, limiter les discours et les pertes de temps, prendre les dossiers à bras le corps, ne pas céder devant les pressions, savoir douter et se remettre en cause, reconnaître ses limites et chercher à apprendre Et ces qualités, vous pouvez les appliquer dans n’importe quel domaine, à condition que celui-ci vous intéresse.

Certes, il n y a pas de salaire lorsqu’on est présidente ou responsable de l’association des femmes de la Communauté Batoufam de Yaoundé. Mais cela ne donne pas droit à des détournements des deniers communautaires.

Car de cet engagement découle naturellement beaucoup de bienfaits :

.le bonheur de côtoyer des femmes et des hommes nouveaux et diversifiés, collègues et habitant-e-s,

* le bonheur de faire, de créer, de mener un projet à son terme,

* le bonheur d’être un peu, beaucoup reconnue comme une femme socialement utile, tant par les membres de la communauté que par ses proches, * le bonheur enfin d’apprendre, de se sentir progresser.

A quelques semaines des élections de 2015 au sein de la Communauté Batoufam de Yaoundé, voilà le message à toutes celles, sur qui repose mon grand espoir : que les femmes parviennent à donner la pleine mesure de leurs volontés et de leurs talents dans la gouvernance humaine, où l’on a tellement besoin d’elles. Etant donné qu’en dernière analyse, le dépassement de soi, c’est notre but. Et personne ne doit manquer. La passe est déjà faite. A nous de jouer et de marquer.