C'est une colère noires qui anime les Mbôo, ressortissants de la région du Littoral qui réclament des millions d'hectates vendus illicitement par des fonctionnaires. Ils avaient déjà menacé le gouvernement par de fortes manifestations. Cette fois-ci, le ministre le couteau sur la gorge; essaye de désamorcer comme il peut cette bombe qui est prête à exploser à tout moment. Les Mbôo veulent récupérer les terres dont les propriétaires n'ont pas de titres fonciers. Cette tribune en dessus est l'avis de l'activiste Winnie Marym sur la situation qui prévaut actuellement dans la région du Littoral.
Les titres fonciers annulés...
Je profite de cette occasion pour annoncer aux uns et autres, de ne pas se lancer dans les achats de terrains sans titres fonciers réels.
L'enveloppe de 50, 80 ou 100 milles Fcfa que vous donnez à un chef du village pour lui graisser la patte afin qu'il vienne entériner la vente d'une parcelle de l'un des fils du village, est un investissement toxique.
Croyez- moi, ceux qui ont acheté des parcelles et des hectares entiers par ce mode d'arrangement, perdront tout simplement leur argent le moment venu...
Privilégier des terrains avec des titres fonciers en bonne et due forme...
Même dans mon propre pays, à l'heure où je vous parle, il y a un grand litige foncier à N'Zėrė dans la sous-préfecture de Lolobo. Face à la colère des autochtones, le gouvernement a ordonné la suspension du titre foncier qui couvre des des milliers d'hectares de terre...
Les jeunes de cette localité qui vivent à Abidjan et qui écument les réseaux sociaux, se sont inspirés du modèle de revendication faite par certaines communautés camerounaises qui revendiquent leurs terres.
Ces jeunes sont rentrés dans leur village et avec les différents chefs, ils ont mis en place un plan d'action...
Pour revenir au Cameroun:
■ Les Mbôo sont entrain de s'organiser pour franchir une étape supplémentaire dans la revendication de leurs terres.
Le gouvernement camerounais voyant le danger arriver, a instruit le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières, M. Henri Eyebe Ayissi, qui a entrepris d'amorcer la bombe en annulant des dizaines de titres fonciers dans le Moungo. Les Mbôo viennent de récupérer près de deux millions de mètres carrés de terre vendus dans les conditions douteuses avec la complicité des fonctionnaires corrompus par les acheteurs.
Les mêmes Mbôo veulent récupérer encore d'autres millions de mètres carrés de terre. Même si certaines personnes y ont construits leurs maisons, celles-ci seront détruites. Pour éviter la casse, certaines personnes achèteront deux fois le même terrain. Cette fois- ci dans les règles de l'art.
■ Très très loin du Moungo, les Makénénés, veulent eux aussi récupérer leurs millions de mètre carré de terre vendus frauduleusement.
■ Les Ndikiniméki disent que si les Makénénés le font, pourquoi pas nous. Ils sont gonflés à block. Ça rumine sec.
■ Quant aux Bafia, ils on n'ont marre de danser un pied dedans, un pied dehors. Ils ont deux options: Soit ils danseront desormais les deux pieds dedans, et basta. Soit les deux pieds dehors. L'une ou l'autre et pas les deux en même temps. Ainsi pour vous dire que, les Bafia, disent qu'on leur a spolié leurs terres.
■ Les Sawa, semblent se réveiller de leur sommeil profond dans lequel ils étaient plonger. Ça roupillait sec jusque-là. Mais ça s'était avant. Disent-ils.
Ce sont autant de bombes que monsieur le ministre des affaires domaniales a la lourde tâche de désamorcer.