Opinions of Monday, 13 February 2023

Auteur: Boris Bertolt

MINFOPRA : un scandale éclabousse le ministère

L'authentification des diplômes au coeur du débat L'authentification des diplômes au coeur du débat

Ils sont plusieurs milliers, ces usagers dont les dossiers sont coincés dans les circuits du MINFOPRA, dans l'attente du "fameux retour d'authentification". Une phase pourtant indispensable au déclenchement de toute procédure de traitement de tout dossier d'un agent public. Une étape qui est malheureusement devenue au fil des années un véritable calvaire pour les usagers.

C'EST QUOI L'AUTHENTIFICATION ?

Avec le phénomène de faux diplômes dans l'administration, le MINFOPRA s'est résolu à procéder à une authentification de tous les diplômes et titres universitaires présentés par les lauréats aux concours administratifs et autres tests de sélection organisés par le ministère de la fonction publique.

Ainsi, avant le début du traitement du dossier de l'agent, les responsables du MINFOPRA adressent une requête à l'intention de l'administration ou de l'Université émettrice du diplôme, afin que celle-ci atteste de l'authenticité du diplôme présenté par l'agent.

Ce n'est donc qu'après le "retour d'authentification" que les services spécialisés du MINFOPRA déclenchement le traitement proprement dit du dossier de carrière ou de prise en charge du lauréat.

QU'EST-CE QUI COINCE ALORS ?

Dans la pratique, cette étape d'authentification se révèle être un véritable parcours du combattant ! Car, une fois saisie, de nombreuses administration et universités émettrices du diplôme ne réagissent toujours pas promptement.

Bien plus, les responsables du MINFOPRA ne font que très rarement des relances auprès de ces structures ; en fin de course, certains dossiers se retrouvent en train de passer plus de 03 ans en instance d'authentification.

La situation est beaucoup plus grave quand l'Université émettrice du diplôme se trouve hors du pays ; car en plus de l'authentification, il va falloir attendre l'équivalence délivrée par le Minesup.

Il faut faire un tour dans les foras des fonctionnaires et autres agents de l'État, pour mesurer l'ampleur de cette situation.

Et si rien n'est fait, on ne serait pas surpris de dénombrer dans les tous prochains mois de nombreux autres Hamidou, du nom de cet enseignant qui est tragiquement décédé l'an surpassé, ayant attendu en vain son matricule pendant plus d'une décennie. Plus de deux ans après, le mal reste entier !

QUELLES SOLUTIONS EFFICACES ?

Il faut de déjà ici reconnaître que le Ministère de la fonction publique est en grande partie responsable de cette situation ; car, à l'ère du numérique, les responsables de ce ministère continuent de s'adresser aux universités et grandes écoles au moyen des demandes physiques ; pourtant un e.mail ou un simple FAX suffirait à résoudre le problème en quelques jours.

Par ailleurs, le Ministre Joseph LE a récemment demandé et obtenu du Chef de l'État une dotation spéciale pour mettre sur pieds une plateforme électronique d'authentification en collaboration avec les différentes universités et grandes écoles du Cameroun. Mais plusieurs mois après, rien ne se trame dans ce sens au MINFOPRA.

Monsieur le Ministre de la Fonction publique, jusqu'à quand allez-vous continuer de martyriser les fonctionnaires et agents de l'État ?

Que vous coûte - t-il d'instruire à vos collaborateurs de vous dresser mensuellement un état de tous les dossiers en instance d'authentification, question pour vous d'adresser au besoin personnellement et de façon formelle des relances à ces administrations?

Monsieur le Ministre, combien d'Hamidou voulez-vous finalement fabriquer ?

Au moment où se déroule la semaine de la jeunesse en prélude à leur fête qui se célébrera le samedi 11 février prochain, plusieurs centaines d'entre eux sont meurtris, du fait de leurs dossiers bloqués dans les circuits de traitement du MINFOPRA, en attente du très fameux "retour d'authentification".

Vivement que le Chef de l'État qui va s'adresser à sa jeunesse vendredi prochain soit mis au courant de cette situation, car le mal est profond !