Il y a quelques jours, le lanceur d'alertes camerounais Boris Bertolt nous informait de deal secret qui existe entre l'actuel président de la FECAFOOT, Yannick Noah et Mbarga Mboa pour la gestion du contrat signé avec le "Coq Sportif". Aujourd'hui il apporte plus de détails sur les dessous de ce contrat et la somme perçue par Séïdou Njoya auprès de l'équipementier français et les remous que cette affaire crée dans le sérail.
C’est l’un des scandales de la présidence de Seidou Bombo Njoya, mais également l’un des secrets les mieux gardés. Celui de l’arrivée de l’équipementier « Coq Sportif » au Cameroun en remplacement de PUMA qui entretenait 20 ans de sponsoring avec la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT). C’est en février 2019 que l’équipementier allemand révélait qu’ils avaient mis un terme à leur contrat avec le Cameroun. Un contrat qui en réalité était arrivé à terme en décembre 2018 et n’avait pas été renouvelé par l’ancienne normalisation présidée par l’avocat Dieudonné Happi.
Lorsque Seidou Bombo Njoya est porté à la tête de la FECAFOOT, il trouve dès lors une situation confuse. PUMA versait à la fédération camerounaise de football 2 millions d’euros par an soit environ 1 milliard 310 millions de Fcfa et donne en terme de matériel 800 000 euros environ 600 millions de Fcfa. Le 13 février 2019, Seidou Bombo Njoya se rend à PUMA France pour discuter des termes du contrat. PUMA ne souhaite plus verser autant d’argent à la FECAFOOT et veulent revoir de moitié à la fois leur apport en cash et en matériel. Soit environ 600 millions Fcfa d’apport financier et 300 000 millions Fcfa de matériel. Seidou Bombo Njoya refuse. Les négociations achoppent.
L’on se serait dès lors attendu que le rejet de PUMA entraine l’arrivée d’un sponsor à sa hauteur. Que neni. Seidou Bombo Njoya va prendre attache avec son ami Yannick Noah, ambassadeur historique de la marque « Coq Sportif ». Les deux se connaissent depuis près de 50 ans. Ils sont nés à Yaoundé et ont grandi ensembles. Au mois d’avril 2019, la FECAFOOT annonce que désormais les lions indomptables seront habillés par la marque "Coq sportif".
Problème : Seidou Bombo Njoya a négocié seul. Ni Joshua Osih, président de la commission de marketing de la fédération ou encore Benjamin Banlock, secrétaire général à l’époque n’ont vu le contrat ou ont été associés aux discussions. Au-delà du secret des discussions, le scandale est encore plus grave lorsqu’on apprend que « Coq Sportif » verse à la FECAFOOT, 450 000 euros par an, soit 290 millions Fcfa alors que PUMA proposait le double. Ce n’est pas tout, la FECAFOOT reçoit quatre fois moins de matériel que celui qui était proposé par PUMA.
Une situation catastrophique qui va amener le ministre des Sports, Narcisse Kombi Mouelle à demander des explications à Seidou Bombo Njoya. Dans une correspondance adressée à la FECAFOOT, Kombi Mouelle écrit : « L’on observe, lors des matches officiels ou des séances d’entrainement, pour certaines, une tenue vestimentaire sur laquelle est apposé le logo de la marque « Le Coq Sportif », et pour d’autres, celui de la marque Puma et même parfois la combinaison des deux », soulignait le ministre des sports qui dénonçait parrallèlement un « réel déficit en quantité d’équipements et kits sportifs mis à la disposition », Narcisse Kombi Mouelle redoutait des « répercussions (…) dommageables à l’image des sélections nationales de football du Cameroun ». Le ministre des sports demandait « dans les plus brefs délais, toutes les clarifications nécessaires sur cet état de choses et les solutions envisagées pour y remédier efficacement et durablement. ». Rien de plus pour illustrer la mafia qui a amené « Coq Sportif » au Cameroun.