Opinions of Friday, 8 October 2021

Auteur: Iyo Gogo

'Mbombo Njoya est le genre de chef qu'il ne faut plus aux populations en Afrique'

Feu Ibrahim Mbombo Njoya Feu Ibrahim Mbombo Njoya

Dans une tribune publiée il y a quelques jours, l'activiste camerounais Iyo Gogo dit ne pas partager la compassion débordante et les témoignages qui embellissent le bilan du sultan Ibrahim Mbombo Njoya dont les obsèques ont commencé ce vendredi 8 octobre dans le Noun. Pour l'activiste vivant en Amsterdam, feu Mbombo Njoya a pendant toute sa vie lutter pour le RDPC que pour le vrai bonheur de son peuple.

La rédaction de CamerounWeb vous propose cette tribune


"Je suis amusée quand je vois des supporters Bamoun (en majorité) m'envoyer des lettres de condoléances du Président Maurice Kamto, Paul Biya, l'ambassade des États-Unis, etc.

Comme pour me signifier que je me suis trompée sur mon jugement estimé trop sévère contre le défunt sultan. Les réactions surexcitées de ces gens ressemblent à ce jeu puéril de qui aura le dernier mot…

D'autres vont même jusqu'à me dire que j'ai insulté les Bamoun ou nié le parcours d'homme d'État de Mbombo Njoya, comme si le dire m'intéresserait et m'aurait dépassé à l'écrire.

Je n'ai pas besoin de la permission d'un Bamoun, ou d'être Bamoun pour parler du Sultan, l'aimer, l'apprécier ou le critiquer. Mbombo Njoya a été un roi-cancre, vaniteux et égoïste.

Je dis et maintiens ceci:
Mbombo njoya, (comme d'ailleurs presque tous les chefs de 1er degré institués par le Rdpc, mais particulièrement lui Mbombo Njoya), a été une calamité pour le Kamerun, le Noun et les Bamoun.

Et 03 faits me le prouvent : ses allégeances historiques avec l'appareil néocolonial contre les Nationalistes anglophones comme francophones, ses déclarations incendiaires dans les premiers moments de la crises au Noso (ennemis dans la maison qui n'ont qu'à quitter le Cameroun), et ses responsabilités directes dans toutes les magouilles politiciennes, arriérisâmes reprochés par tous les Camerounais au Commandement territorial, la diplomatie, l'administration civile, au système ou fraudes électorales par l'administration territoriale.

On me présente un Mbombo Njoya "courageux", "franc", "direct", "vertueux", dotée d'une "forte personnalité", tolérant, "démocrate"..... Mais ces gens délirent ou quoi? Qui? Mbombo Njoya?

C'est quelqu'un qui a toujours tenté, soit de lui-même, soit sous commande de Paul Biya ou de ses affidés du Rdpc les coups bas les plus infâmes contre la démocratie ou la liberté des Camerounais. Ses bourrages des urnes contre l'Udc, en complicité avec les Préfets du Noun n'ont jamais cessé. À la seule différence qu'ils ne faisaient plus gagner Paul Biya face à Ndam Njoya depuis qu'il avait constaté que les meetings et crises post-électorales entraînaient de tueries. Vous me dîtes qu'il n'est pas un traître, vous imaginez un instant ce que Ahidjo dans sa tombe pense de lui en le voyant danser devant Biya à Foumban après qu'il lui ait livré tous les détails de leur complot? La trahison certes n'est pas institutionnelle. Elle est politique. C'est pour cela qu'elle est toujours intime!


Son initiative "l'Ouest tourne le dos à Kamto" a été un flop total. Face aux injures, moqueries reçues par des Camerounais tant du Cameroun que de la Diaspora, et même de certains Bamoun qui s'insurgeaient de l'instrumentalisation par le RDPC de leur Sultan, il a lâchement pondu un communiqué pour dire que l'initiative me venait pas de lui. Imaginez un seul instant si cela avait été un succès, il n'aurait rien nié. Un peu comme Biya, responsable quand c'est bon. Mais irresponsable (son entourage) quand c'est mauvais!

On parle de ses sorties "courageuses" au Grand Dialogue National. C'est de la pure manipulation. La preuve, à part la bouche, qu'à t'il fait de concret pour ramener son "ami" Biya à la raison? Il a écrit, demandé à le rencontrer pour lui donner des pistes concertées avec son frère de sang qui est chef des Banso? Cardinal Tumi s'est vraiment investi dans la recherche de solution de cette crise. Et bien avant dans la démocratisation du Cameroun, la transparence du jeu électoral, la limitation des mandats… Mbombo Njoya a fait quoi dans ce sens? si pour vous, occuper des hautes fonctions, c'est la preuve qu'on lutte pour l'intérêt national, dites nous une fois que Mitterrand qui fut ministre de la Justice au Sénégal a lutté pour les intérêts sénégalais ou que Mebe Ngo'o ou Ferdinand Ngo'o sont de grands patriotes!

On me dit, il recevrait et recommandait des Bamoun aux concours et postes dans les entreprises. Tous les chefs le font, et c'est la preuve même que cette chefferie est une calamité, et n'a rien compris aux problèmes profonds du Noun. Car s'il faut recommander pour vous sortir de la pauvreté ou de la précarité, combien de Bamoun sont donc recommandés? Pour quel impact? Sont-ils plus utiles que les commerçants bamoun à Kyossi détruits, à cause du tribalisme villageois et d'État du Rdpc (complicité passive des chefs de terre, policiers et procureurs qui, comme ce Mbombo Njoya, ont tourné la face ailleurs)? Ceux qui vous disent que le Sultan recevait et recommandait oublient de vous dire qu'il y avait un réseau de corruption ou de marchandage à huiler avec ses frères et ministres du Palais pour être reçu, des espèces de petits Belinga Eboutou qu'ils fallait "voir" avant de voir dieu!

On me parle d'un Mbombo Njoya nationaliste! C'est de celui qui dans sa jeunesse était déjà Attaché au Cabinet du Haut, Commissaire français où s'est planifié l'assassinat de Ruben Um Nyobe, et Directeur de Cabinet du Ministre de la Défense qui coordonnait les tueries des Upecistes en pays Bassa et Bamileke, et qui dans sa vieillesse a insulté les Anglophones (ennemis dans la maison qui n'ont qu'à quitter le Pays) et insulté la mémoire de Félix Moumié qu'on est content d'avoir oublié dans le Noun? C'est de ce Mbombo Njoya qu'on parle, Ou alors, c'est d'un autre?

Quand j'entends les cancres sultanolâtres qui viennent me vanter le "nationalisme" de ce roi arriéré et de surcroit pédophile qui aimait les petites mineures et pré-adolescentes de Foumban, je ris grave! Le combat ce n'est pas avec moi, mais avec l'Histoire. Vous imaginez la honte que vous aurez si les Français déclassifiaient les archives de ce que vos "nationalistes patriotes" comme Paul Biya écrivaient dans les années 60 et 70? Mbombo Njoya faisait quoi comme Ambassadeur en Guinée Equatoriale et en Égypte entre 1970 et 1980 si ce n'était pour détruire jusqu'au Soudan, les alliances anti-néocolonialistes créées et consolidées par les Félix Moumié, Abel Kingue et Marthe Ekemeyong Moumié (Bulu).

Et comme les Sardinards sont souvent toc-toc et franchement incohérents, ils agissent souvent pour blesser ou manipuler et croyant faire du mal à ceux qu'il ciblent. Mais ils oublient que les Paul Biya, ou le RDPC prétendument e anticolonialiste, anti-impérialiste anti-homosexuel, etc.… qui se battrait pour libérer le Cameroun contre les néo-colons alliés aux opposants (hier le Sdf et aujourd'hui le MRC qui veulent "vendre" le Cameroun) sont en réalité ceux-là qui ont attaché et vendu ce Cameroun. C'est-à-dire que les Sardinards, sans conscience et profondeur politique sont ceux qui reconnaissent que les Mbombo Njoya, les Biya qui prétendument libèreraient le Cameroun des néo-colons sont ceux qui l'ont ficelé juridiquement (accords secrets) et neutralisé opérationnellement (Cerner, Administration Territoriale, Diplomatie…) quand il se battait pour ne pas étouffer. Et l'homosexualité n'a jamais été présente et imposée aux jeunes Camerounais que sous Paul Biya.

Je vous dis, méfiez-vous des gens qui dans leur vieillesse vous font l'apologie du régime végétarien parce qu'ils n'ont plus de dents, alors que toute leur jeunesse, ils étaient carnivores et sourds quand on leur parlait du danger à manger trop de viande. C'est comme ça qu'il faut comprendre les rares secondes de lucidité des Mbombo Njoya au Grand Dialogue National ou leurs délires quand sentant la mort venir ils vous font l'apologie du patriotisme, ou de l'unité nationale, de la liberté et de la démocratie, et condamne le tribalisme. Ces petits délires de lucidité qui me font penser à Shakiro en pleurs qui devant sa mère promet de changer, ou Fo'o Dzakeutonpong (Jean de Dieu Momo) qui devant sa défaite aux législatives et municipales questionne son ridicule rôle de Kamto-Basheur, mais ne peuvent s'empêcher, quand leur naturel et démon remontent de continuer leur addiction quotidienne. Les élites comme les Mbombo Njoya, toute leur jeunesse ou vie active professionnelle, n'ont été que des radicaux, des extrémistes contre les Jeunes générations, leur épanouissement économique, leur responsabilisation, leur liberté politique et démocratique. Tu ne pouvais respirer que si tu acceptais son autorité et parrainage.

Et je vous ai dit: Ce ne sont pas les affluences à ses obsèques, les lettres de condoléances des plus hautes autorités qui enlèveront sa place médiocre dans l'histoire du Kamerun. Biya s'est aussi fait représenté aux obsèques de Andze Tchoungui, Justin Diorro, ça enlève quoi à ce qu'il auront été dans l'enterrement du Cameroun?

Félix Moumié 70ans après sa mort continue d'être vénéré dans toute l'Afrique et le Cameroun. C'est à peine si on s'est souvenu du 1er anniversaire du décès de Foumane Akame ou de Belinga Eboutou. Jean Fochive, près de 25 ans après sa mort, continue d'être maudit par tous les camerounais. Ceux qui portent son nom en savent le coût néfaste!


Jouez les défenseurs farfelus et les pleureurs-flatteurs du Sultan. Je verrai à quoi sa mémoire, dans vos mémoires, ressemblera 5ans après le départ de Biya. Vous croyez que l'Histoire d'une Nation prend en compte les temoignages des flatteurs et a pitié quand elle vous juge et range? Quand on dit à ceux qui gèrent notre Nation de faire attention sur la manière fanatique, aggressive, sauvage, irrationnelle avec laquelle ils managent la Chose Publique, (la République), structurent la Nation (vivre-ensemble), et engagent l'État sur des générations à venir... Ils pensent que nous les détestons, et comptent sur leur emprise sur l'écriture des programmes d'éducation et d'Histoire pour falsifier et manipuler.

L'Histoire actuelle du Kamerun avec ses crises au NoSo, au Septentrion, au Sud, à l'Est vous demontre que Ahidjo, Njimoluh Seydou, John Ngu Foncha étaient des escrocs, que Cavaye Yeguie Djibril est un feignant irresponsable et le que Paul Biya, le RDPC sont des incompétents très dangereux pour la paix du Cameroun.

M'insulter (aussi) va changer quoi? Le taux de sous-scolarisation, déscolarisation, déperdition scolaire, criminalité juvénile, de Traffic humain, sexuel, de radicalisation religieuse dans le Noun? Vous pleurez, chaque année que l'Ouest bami-bami prend tous les quotas réservés à la région de l'Ouest dans les concours publics au détriment de l'Ouest Bami-bamoun. C'est la faute des Bami-Bami si les Bami-Bamoun décrochent plus tôt avec leurs études? Tout comme est-ce la faute des Kirdi majoritairement chrétiens si les Peuls majoritairement musulmans ne percent pas beaucoup dans les études?

Allez dignement enterrer le Sultan Bamoun comme il se doit, fantasmez sur son héritage et bilan positif… Rêvassez devant le musée, insultez-moi, traitez-moi de faux profil de Kamto, de Fogue, Je verrai si ça va développer le Noun et faire évoluer les mentalités et votre niveau de conscience et d'éveil devant les arnaques et les impostures de vos rois. Un roi qui triche, bourre, ment, flatte, danse devant un chef d'État, détourne les budgets, rançonne, expose son peuple à la moquerie nationale, lui colle une sinistre réputation d'espion, d'indic, de perfide, de serpent à deux tête… Vous croyez qu'on va respecter pareille personne? Vous me faîtes penser aux Bulu qui combattent le retour d'un Peul à Etoudi, alors que l'économie du Sud n'a jamais été prospère qu'au temps d'Ahidjo! Biya a récompensé son serviteur fidèle pour son pouvoir et son fanatisme contre la pénétration, la consolidation de la démocratie, des libertés et des forces d'opposition (Undp, Sdf, Udc, MRC …) à l'Ouest et dans le Noun. Pas l'agent de développement et d'émancipation du Noun et des Bamoun.

Criez sur moi comme vous voulez, rendez-vous avec le verdict de l'Histoire.

La mort à l'étranger, dans un hôpital parisien, loin des "grands hôpitaux de référence donnés aux Camerounais", et le deuil de Mbombo Njoya, haut commis de l'État, membre du Bureau Politique RDPC, en plein renouvellement calamiteux des organes de bases de son Parti et en pleine guerre de sécession anglophone et célébration de "l'indépendance" l'Ambazonie est le plus haut symbole d'un Cameroun qui s'est tourné et est mort, celui de l'esbroufe de l'Elite indigne héritière, égoïste, incompétente, irresponsable, déconnectée du local et du monde, et de l'escroquerie historique du vivre-ensemble hypocrite née à Foumban. Pour ceux qui doutaient encore, c'est la fin du régime calamiteux de Paul Biya!
L'Histoire n'a pas pitié".