L’affaire de tentative de corruption qui implique plusieurs cadres de la Direction générale des impôts pourrait toucher le Directeur Général de l’institution. Dans une nouvelle tribune, l’avocat Christian Bomo demande à la justice camerounaise d’écouter Modeste MOPA.

C’est une affaire extrêmement grave. Des soupçons de corruption de très hauts responsables de la Direction générale des Impôts. Les entreprises du groupe l’Anecdote, dont Monsieur AMOUGOU BELINGA est le PDG, ont fait l’objet d’un redressement fiscal de 30 milliards selon les estimations du journal Kalara de ce lundi 18 avril 2022.

Un reportage télévisé de Vision 4 affirme que :
-Monsieur AMOUGOU BELINGA a été approché par des hauts cadres de la Direction Générale des Impôts, qui lui ont proposé l’effacement de cette dette fiscale contre paiement des pots de vin de l’ordre de 500 millions FCFA.
-Une avance de 50 millions FCFA été faite à ces agents qui s’étaient, par ailleurs présentés comme des missionnés de Monsieur le Directeur Général des impôts, Modeste MOPA.

– La remise de cette somme d’argent a été filmée discrètement et enregistrée par les caméras de vidéo surveillance.

Sans qu’il soit besoin de rentrer en l’état dans les dédales de ce sale dossier, il y a lieu de vérifier si des inspecteurs des impôts ont effectivement été dans le bureau du PDG AMOUGOU BELINGA après les conclusions d’un contrôle fiscal ou de vérification générale de comptabilité, dont ils seraient plus ou moins proches ?

Cette présence suffit à elle seule d’établir la présence d’indices d’une intention de corruption. Car qu’est ce qui pourrait bien justifier la présence d’un agent du fisc dans les locaux d’un contribuable sous le coup d’un redressement fiscal, hors le cadre d’un contrôle fiscal ou de notification des conclusions de son contrôle?

Étant entendu par ailleurs que des redressements fiscaux d’un aussi important montant sont de la compétence du Directeur Général des impôts, la justice devra absolument entendre ce dernier pour qu’il puisse expliquer son comportement dans cette affaire.

Car il est évident que les décisions de dégression , régression , abattement, révision ou effacement de ce montant de dette fiscale n’auraient pu avoir lieu qu’avec l’accord du Directeur Général des impôts.

Y a t- il eu des évolutions dans cette dette fiscale? Et pour quelles raisons? A t- elle été revu à la baisse, soit à 06 milliards comme l’indique le journaliste Bruno Bidjang de Vision 4 dans le reportage susvisé ?

De nombreux camerounais estiment qu’il s’agirait d’une cabale contre Monsieur Modeste MOPA, parce qu’il serait très brillant et travailleur. Cet argument ne suffit pas.

La corruption se fiche de la compétence. C’est une question de moralité. La justice doit enquêter, instruire cette affaire en toute indépendance et objectivité. Ceux des camerounais qui promeuvent la bonne gouvernance et la justice sociale suivront cette affaire avec une attention particulière.
Christian Ntimbane Bomo