Samuel Eto'o
L'un des meilleurs avant-centre des Lions indomptables du Cameroun, Samuel Etoo est sans conteste le plus beau palmarès du foot "Made in Africa". Pourtant, tout n’a pas été simple pour le joueur à l'égo surdimensionné.
Né officiellement le 10 mars 1981 dans la petite localité de Nkon, le jeune félin voit déjà grand à l'âge de 14 ans. Après quelques crochets, dribbles, et buts en tout genre marqués sur les terrains vagues de Douala, il décide de quitter son Cameroun natal pour de plus vastes horizons. Refoulé des centres de formation du Havre, de Saint-Etienne et de Cannes, c’est finalement le Real qui flaire l’aubaine et récupère la pépite en 1997. Mais là encore, les choses se compliquent. Après un prêt à Léganes, il ne dispute qu'une seule rencontre au cours de l’exercice 1998-99 barré par la concurrence Anelka-Raul-Morientes. Cantonné à la réserve, Samuel est transféré à Majorque à l'aube de l'an 2000. C’est là, fraîchement auréolé de son premier titre de sa carrière aux Jeux Olympiques, que son talent explose à la face du Monde entier.
Quatre saisons durant, il s’épanouît sur l'île des Baléares en inscrivant respectivement 13, 10, 19 puis 27 buts. Ses performances extraordinaires propulse son équipe à la 3ème place de la Liga ce qui lui vaudra une première participation en C1 au cours de la saison 2001-2002. Après avoir soulevé une coupe du Roi et inscrit plus de 100 buts, le prodige est transféré à Barcelone pour la coquette somme de 24 millions d'euros. En Catalogne, Eto’o prend une nouvelle dimension. Dans une équipe stratosphérique où évoluent aussi Ronaldinho, Xavi, Iniesta et le tout jeune Messi, il rafle tout. Au top de sa forme, Eto'o est un véritable rouleau-compresseur. Fer de lance de l’équipe Blaugrana, il remporte tout lors de la saison 2005-06: Liga, Ligue des Champions, Super Coupe d’Espagne ainsi qu’un titre de Pichichi qui tombent dans son escarcelle. Eto’o devient ainsi la clé de voûte inamovible d’une équipe barcelonaise conquérante. En revanche, il vit sa plus grande désillusion en sélection car le grand Cameroun rate, à la surprise générale, sa qualification au Mondial allemand de 2006 et à la CAN. Pendant les deux saisons suivantes, les blessures répétées subies par l'attaquant camerounais semblent avoir enrayé la machine blaugrana. À l'été 2008, Guardiola prend les commandes du club et relance l'international. Il réalisera un véritable tour de force en remportant avec le Barça un sextuplé historique: titre de champion, copa del Rey, Supercoupe d'Espagne, Champions League, Supercoupe de l'UEFA et Coupe du monde des clubs, avec à son actif 30 buts en 36 matches de championnat.
Sur cette dernière note, il part humer l’air pur des hauteurs lombardes en signant à l'Inter Milan durant trois saisons. Sous la houlette du "Special One" Mourinho, Eto’o est contraint à évoluer sur le côté gauche de l’attaque au profit de la pointe Diego Milito. Bien qu’il plante moins de buts, le nom du redoutable attaquant camerounais restera à jamais lié au quintuplé historique remporté par les Nerazzurri en 2010. Eto’o devient l’unique footballeur de l’histoire à avoir gagné deux années d’affilée deux triplés nationaux dans deux championnats différents (Espagne et Italie). La saison suivante, le nouvel entraîneur Rafa Benitez, puis le coach brésilien Leonardo, replacent Eto’o à la pointe de l’attaque. "Le Roi Lion", de son élogieux surnom en Italie, enquille 37 buts avec les Nerazzurri qui se consoleront cette année avec seulement une Coupe d’Italie remportée aux dépens de Palerme (3 buts à 1) grâce à un doublé du camerounais. De pérégrination en pérégrination, le buteur camerounais part monnayer son talent dans les quatre coins du globe en tant que star interplanétaire du football.
Il débarque d'abord en Russie à l’Anzhi Makhachkala, un club fortuné situé au fin fond du Dagestan, entre 2011 et 2013, puis à Chelsea l’année suivante. Après son départ des Nerazzurri, il n'a plus remporté le moindre trophée. Mais il peut se targuer d’avoir remporté des récompenses individuelles à la pelle. Quatre Ballons d’Or africain, 5ème du Ballon d’or européen en 2009, deux fois membre de l’équipe de l’UEFA en 2005 et 2006, double meilleur buteur de la CAN, Eto’o est également le meilleur scoreur de l’histoire de la sélection camerounaise (56 buts en 118 capes). Le 6 septembre 2019, Samuel Eto'o décide de raccrocher les crampons à l'âge de 38 ans après une dernière expérience au Qatar SC et trois années passées en Turquie (Antalyaspor et Konyaspor).
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe d'Afrique des Nations en 2000 et 2002 (Cameroun)
Finaliste de la Coupe d'Afrique des Nations en 2008 (Cameroun)
Médaille d’Or aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000 (Cameroun)
Finaliste de la Coupe des Confédérations en 2003 (Cameroun)
Vainqueur de la Ligue des champions en 2006, 2009 (FC Barcelone) et 2010 (Inter Milan)
Finaliste de la Supercoupe de l'UEFA en 2006 (FC Barcelone) et 2010 (Inter Milan)
Vainqueur de la Coupe du Monde des clubs en 2010 (Inter Milan)
Vainqueur de la Coupe intercontinentale en 1998 (finale non-jouée) (Real Madrid)
Champion d'Espagne en 2005, 2006 et 2009 (FC Barcelone)
Vice-champion d'Espagne en 1999 (Real Madrid) et 2007 (FC Barcelone)
Champion d'Italie en 2010 (Inter Milan)
Vice-champion d'Italie en 2011 (Inter Milan)
Vainqueur de la Coupe d'Espagne en 2003 (Majorque) et 2009 (FC Barcelone)
Vainqueur de la Coupe d'Italie en 2010 et 2011 (Inter Milan)
Finaliste de la Coupe de Russie en 2013 (Anzhi Makachkala)
Vainqueur de la Supercoupe d'Espagne en 2005 et 2006 (FC Barcelone)
Finaliste de la Supercoupe d'Espagne en 2003 (Majorque)
Vainqueur de la Supercoupe d'Italie en 2010 (Inter Milan)
Finaliste de la Supercoupe d'Italie en 2009 et 2011 (Inter Milan)
DISTINCTIONS PERSONNELLES
3ème Meilleur footballeur de l'année FIFA en 2005
Élu Joueur Africain de l'année en 2003, 2004, 2005 et 2010
Élu Jeune Joueur Africain de l'année en 2000
Élu meilleur joueur de la Coupe du Monde des clubs en 2010
Élu Meilleur attaquant de l’année UEFA en 2006
Meilleur buteur de la Coupe d’Afrique des Nations en 2006 (5 buts) et 2008 (5 buts)
Meilleur Buteur du championnat d'Espagne en 2006 (26 buts) (FC Barcelone)
Nommé dans l'équipe type de l'année UEFA en 2005 et 2006
Nommé dans l'équipe type de l'année FIFPro World XI en 2005 et 2006
Nommé dans l'équipe type de l'année de la CAF en 2005, 2006, 2008, 2009, 2010 et 2011
Nommé dans l'équipe type de l'année de l'association ESM en 2005, 2006, 2009 et 2011
À reçu le Prix Golden Foot en 2015
À reçu le Prix d'honneur pour sa carrière sportive par "Globe Soccer" en 2016
DIVERS
- il est mieux placé pour savoir que la tanière a besoin de respirer, que les officiels doivent rester hors du vestiaire pour permettre le plein épanouissement des joueurs, loin de la pression et des réprimandes.
EMMANUEL KUNDÉ
Sentinelle au milieu puis défenseur central, Emmanuel Kundé est un monument du football camerounais, avec deux participations aux coupes du Monde 1982 et 1990 ainsi que deux victoires en Coupe d'Afrique des nations en 1984 et 1988. Leader indiscutable avec les Lions indomptables, son passage en France sera plus modeste, au Stade Lavallois, où il joue peu, puis à Reims en D2. Dommage qu’il n’ait pu briller d’avantage.
Né le 15 juillet 1956 à Ndom, il embrasse une carrière de footballeur assez tardivement. Il émerge au Canon Yaoundé au début des années 80, après les deux victoires du club en coupe d'Afrique des clubs champions. 1m85 et 80kg, sa grande taille et son gabarit imposant en font une tour de contrôle au milieu de terrain avec des détentes verticales et horizontales phénoménales. Très puissant, il s’impose assez rapidement dans l'équipe type qui domine le football camerounais à l’époque. Champion en 1982, il participe à la Première Coupe du Monde que dispute son pays la même année. Les Lions indomptables sont une bonne surprise du tournoi, avec un jeu très défensif. Dans un groupe difficile, avec l’Italie, la Pologne et le Pérou, ils terminent invaincus (3 nuls) mais insuffisant pour franchir le premier tour. Avec ses coéquipiers Théophile Abega et Louis M'Fedé, il remporte la Coupe nationale en 1983 avant de triompher sur la scène continentale l’année suivante. Le Canon atteint la finale de la Coupe des Coupes africaines mais s’inclinent contre les égyptiens d’Al-Ahly aux pénaltys. Dominateur du foot africain, le Cameroun remporte la CAN en Côte d’Ivoire contre le Nigeria puis enchaîne avec les JO de Los Angeles où ils ne franchissent pas le premier tour. Les frappes d'Emmanuel font frémir de bonheur des supporteurs comblés. De nouveau champion avec le Canon en 1985, Kundé fait le doublé coupe championnat en 1986, mais les Lions indomptables ne parviennent pas à se qualifier pour le Mondial la même année.
En 1987, à 31 ans, il tente l’aventure en Europe et débarque en France à Laval. Il n’y vient pas seul puisqu’il emmène avec lui François Omam-Biyik. Il y croise le gabonais Pierre Aubame, mais aussi François Brisson et Jean-Luc Dogon. Le vieillissant Emmanuel a beaucoup de mal à s’adapter au milieu de terrain et ne joue pas plus (16 rencontres en tout). L’année n’est néanmoins pas si mauvaise puisqu’il va remporter la CAN avec son pays. Héros de la finale, il inscrit le seul but du match face au Nigéria, sur pénalty, sa spécialité. Repositionné en défense centrale, il quitte les Tangos pour Reims en D2 et fait une bonne saison dans une équipe pas si mal, avec Thierry Tusseau et le buteur chilien devant Ivo Basay. Mais les champenois ne peuvent faire mieux qu'une modeste 9ème place, bien loin des ambitions du début de saison. Emmanuel Kundé rentre alors au pays et rejoint le Prévoyance Yaoundé, club corpo.
Il n’y reste qu’un temps, le temps de composter son billet pour la Coupe du Monde 1990 avec les Lions et de gagner une Coupe nationale un peu à la surprise générale. Il fait donc partie de cette épopée camerounaise où lui et les Roger Milla, André Kana-Biyik et Thomas NKono enchantent la planète entière avec leurs exploits successifs face au tenant du titre argentin de Diego Maradona et Claudio Caniggia (1 but à 0) ainsi que contre les colombiens de René Higuita et Carlos Valderrama (2 buts à 1). Équipe surprise du tournoi, le Cameroun atteint les quarts de finale, s’inclinant contre l’Angleterre de David Platt 3 buts à 2 après prolongation. Kundé marque d’ailleurs le but égalisateur à 1-1 sur pénalty. Il rejoint après le tournoi l’Olympique Mvolyé où il restera encore deux saisons, avant de raccrocher les crampons. Durant ce laps de temps, il participe à la CAN 1992 où les camerounais perdent en demi-finale contre la Côte d’Ivoire, futur vainqueur. Mais il n’est déjà plus titulaire, à 36 piges. Avec l’Olympique, il termine tout de même sa carrière sur une nouvelle victoire en coupe nationale. Il va ensuite s’orienter vers une carrière d’entraineur qu’il va mener avec brio.
PALMARÈS
Vainqueur de la Coupe d'Afrique des Nations en 1984 et 1988 (Cameroun)
Finaliste de la Coupe d'Afrique des Nations en 1986 (Cameroun)
4ème de la Coupe d'Afrique des Nations en 1992 (Cameroun)
Vainqueur de la Coupe Afro-asiatique des nations en 1985 (Cameroun)
Vainqueur de la Coupe de l'UDEAC en 1984 et 1986 (Cameroun)
Finaliste de la Coupe d'Afrique des vainqueurs de Coupe en 1984 (Canon Yaoundé)
Champion du Cameroun en 1979, 1980, 1982, 1985 et 1986 (Canon Yaoundé)
Champion du Cameroun en 1984 (Canon Yaoundé) et 1990 (Prévoyance Yaoundé)
Vainqueur de la Coupe du Cameroun en 1978, 1979, 1983, 1986 (Canon Yaoundé), 1990 (Prévoyance Yaoundé) et 1992 (Olympic Mvolyé)
Finaliste de la Coupe du Cameroun en 1980 et 1985 (Canon Yaoundé)
GABRIEL ABOSSOLO
Milieu défensif aux trois poumons, Gabriel Abossolo est une figure des Girondins de Bordeaux fin des années 60.
Le Camerounais a porté durant dix saisons la tunique au scapulaire, de 1958 à 1969. Durant son passage en Gironde, il a disputé 302 matches et marqué 18 buts, toutes compétitions confondues. Joueur très élégant sur et en dehors du terrain, il laisse l'image d'un gars extra et généreux envers ses coéquipiers. Il savait aussi bien attaquer que défendre. C’était un sacré personnage. Au sein d'une équipe entraînée par Salvador Artigas, il finira trois fois seconds du championnat et perdra deux finales de Coupe de France contre Lyon en 1964 puis Saint-Etienne en 1968. International camerounais, il fait partie des premiers professionnels du pays à jouer pour la sélection des Lions Indomptables aux côtés de Samuel Edimo, Frédéric N’Doumbé ou encore Zacharie Noah. Il s’est éteint à Yaoundé à l'âge de 75 ans.
PALMARÈS
Vice-champion de France en 1965, 1966 et 1969 (Bordeaux)
Finaliste de la Coupe de France en 1964 et 1968 (Bordeaux)
Finaliste de la Coupe Charles Drago en 1965 (finale non-jouée) (Bordeaux)
Finaliste du Challenge des Champions en 1968 (Bordeaux)