Opinions of Sunday, 18 February 2018

Auteur: Seme Ndzana

Morts en zones anglophones: Paul Biya est un assoiffé et un accro des pouvoirs

Paul Biya au pouvoir depuis plus de 35 ans déjà Paul Biya au pouvoir depuis plus de 35 ans déjà

Depuis 1972 comme SG/PR et conseiller juridique d'Ahidjo et 1984 comme président du Cameroun, Paul Biya a tout fait pour éliminer la Fédération camerounaise et assimiler et asservir les anglophones.

Plus que son prédécesseur fantoche de la France et des réseaux Foccart, Paul Biya a un zèle débordant comme serviteur de la France.

Rappelons que la guerre séparatiste du Biafra, soutenue et financée par la France assoiffée de prendre le contrôle des puits pétroliers du Delta du Niger, s'était soldée par une très coûteuse défaite du Biafra (un million de morts et toute le Biafra détruit) en janvier 1970.

Après leur défaite cuisante au Biafra, les réseaux Foccart (aujourd'hui appelés Françafrique) se tournèrent vers le Cameroun occidental anglophone voisin dont le sol est également riche en pétrole.

Pour contrôler le pétrole du Cameroun, il fallait un coup d'État constitutionnel contre la République Fédérale du Cameroun, en violant notamment l'article 47 de la constitution de 1961.

La personne ressource principale des français aux coté d'Ahmadou Ahidjo (un président très peu éduqué), à savoir le diplômé d'Études Supérieures en Droit Public et de l'Institut d'Études Politiques de Paris, Paul Barthélémy Biya bi Mvondo, alors ministre d'État Secrétaire Général de la Présidence de la République (lui aussi pion des réseaux Foccart), cuisina la solution du référendum général du 20 mai 1972.

Ce référendum illégal et anticonstitutionnel, un coup d'État constitutionnel classique pour dire le peu, mit fin à la Fédération et créa un État centralisé entre les mains d'Ahidjo, qui se chargea aussitôt de céder le contrôle du pétrole du Cameroun occidental anglophone (Sonara, Total et autres) à la France.
Une fois président choisi et imposé à Ahidjo par la France en 1982, Paul Biya renomma l'État de l'ancien nom banni du Cameroun oriental francophone indépendant du 1er janvier 1960 au 1er octobre 1961, à savoir La République du Cameroun (LRC).

Depuis cette expérience victorieuse de coup d'État constitutionnel contre la forme fédéraliste de l'État du Cameroun et son don des puits pétroliers de la zone anglophone aux français, Paul Biya est très zélé au service des français, au point de déclarer aux journalistes, aux cotés de François Mitterrand, que «je suis un bon élève de la France», d'ordonner des commandements opérationnels qui exécutèrent des milliers de citoyens camerounais innocents simplement parce qu'un français avait été assassiné à Douala en 2000, de libérer des containers d'armes française en provenance de Ndjamena étiquetées «ONU» mais saisies en 2011 par les militaires Camerounais, des armes qui allèrent massacrer les ivoiriens pro-Gbagbo, et de courir aujourd'hui derrière le jeune président Emmanuel Macron partout où il se déplace en quête d'un entretien pour sécuriser son soutien et celui de la France.

Revenons à la question: Pourquoi Paul Biya et ses conseillers tuent-ils nos jeunes soldats et nos citoyens anglophones? Les réponses sont les suivant:
1. Paul Biya est d'un orgueil maladif et d'une arrogance extrémiste, des caractères qui l'effraient avec le cauchemar de se trouver au banc d'accusé comme le cerveau des coups d'État constitutionnels de 1972 et 1984, et lui dictent la seule solution radicale du refus de tout dialogue sur le fédéralisme et de la guerre.
2. Favoritiste, tribaliste et corrompu jusqu'à la moelle, Paul Biya a, par ses décrets, créé un club des «élites» à qui il a permis tous genres de vols et abus voulus, qu'il couvre d'impunité. Ces «élites» sans Biya ne sont rien et finiront en prison. Elles préfèrent donc que tout le Cameroun vole en fumée dans des rivières de sang, pourvu que le régime Biya ne quitte pas le pouvoir.

3. L'aile extrémiste des «élites» qui pousse le plus le vieillard Biya à choisir la guerre civile est constituee de ceux qu'on appelle le G-Bulu, dont les meneurs sont Foumane Akame, Martin Belinga-Eboutou et d'autres conseillers tribaux du président.
Les tintins qui font actuellement du bruit comme candidats aux élections de 2018 ne sont que de simples pions corrompus du G-Bulu, dont la mission est d'accompagner et de légitimer la réélection de Paul Biya.

À ce point de notre histoire, le Cameroun ne peut être libéré que par la révolte populaire des francophones venant s'ajouter à celle en cours des anglophones, le coup d'État contre Paul Biya et son régime de LRC, et la restauration de la Fédération camerounaise.