Le Cameroun est plongé dans une crise sécuritaire depuis 2016. Les séparatistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont sur un chemin de non-retour et il faut un leader pour réconcilier le pays. Dans cette tribune, Auréole Tchoumi dresse le profil de l’homme de la situation.
La solution à la crise anglophone était une véritable mobilisation des leaders francophones et une multiplication des assises entre factions anglophones pro-fédéralisme et leaders francophones.
Le plus dur à avaler pour les anglophones est que depuis 2016, les leaders francophones sont restés cloisonnés dans les discours vides, creux, pompeux et sans aucune portée. Le décompte des morts et l'insistance sur les bavures de l'armée n'ont à ce jour servi à rien.
Les leaders francophones auraient pu, en lieu et place de la perturbation du pouvoir de Biya que même le Bon Dieu et ses anges réunis ne parviennent pas à le lui arracher, se concentrer sur des actions plus conséquentes en matière d'intégration et d'inclusion de la partie anglophone.A titre d'illustration, la marche dite pacifique du MRC organisée le 22 septembre aurait pu être organisée le 01er octobre. Ruse ou pas ruse, la date est un symbole fort chez les anglophones. C'était soit dit en passant !
Aujourd'hui, en prison ou en liberté, les anglophones semblent n'avoir plus d'issue et sont plus portés vers la séparation. Ils veulent s'en aller et ils mettront tout en œuvre pour cela.
Il leur faut leur économie, leur monnaie, leur gouvernement, leur autonomie. Or tout ça, ce sont des contenants du vrai fédéralisme. Celui que les leaders francophones ont négligé quand Christian Penda Ekoka tirait les oreilles de tout le monde. Celui que Dieudonné Essomba se tue à expliquer mais reçoit injures et railleries en retour.
Ce fédéralisme là, doit être incarné par un homme d'expérience, anglophone exclusivement. Un homme capable de s'exprimer en français pour dire aux francophones la même chose qu'il dira en anglais aux anglophones. Un homme qui a fait le tour et qui maîtrise les failles du système. Un homme que le Nigéria, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Ghana... prendront immédiatement comme un allié, un partenaire économique de grande classe. Un homme chevronné qui maitrise sa langue, sa culture et ses coutumes et qui laisse très peu de lumières sur sa personne. Un homme d'expérience et de maturité que tous les francophones d'aujourd'hui regarderont avec respect et révérence.
LA CRISE ANGLOPHONE N'EST PAS UN JEU
ET SI C'ÉTAIT LUI?