Opinions of Tuesday, 5 September 2017

Auteur: Seme Ndzana

Nation camerounaise: les échecs du régime Biya

Le président camerounais Le président camerounais

Le Cameroun, dans ses frontières et ses populations actuelles, est né le 1er octobre 1961 sous la forme étatique d'une Fédération.

La République fédérale du Cameroun (la Fédération) était composée de deux États indépendants et autogérés par leurs peuples respectifs dans un pays uni, l'article 47 de sa constitution interdisant quiconque de porter atteinte à l'unité et à l'intégrité de la Fédération camerounaise.

La Fédération camerounaise fonctionna bien de 1961 au 20 mai 1972, date à laquelle le dictateur Ahmadou Ahidjo autorisa inconstitutionnellement la violation de son article 47. La République du Cameroun (LRC) est une forme d'État fondée sur la centralisation de tous les pouvoirs entre les mains de Paul Biya.

Imposée en 1984 par ordre de Paul Biya à l'Assemblée nationale de parti unique à sa solde, en violation de l'article 47 de la Fédération, cette forme d'État créa le «problème anglophone», en imposant au Cameroun occidental une assimilation forcée et en annulant son statut de minorité dont le traitement comme égal au peuple de l'ancien Cameroun oriental (devenu indépendant en 1960 sous le même nom de LRC) fondait la constitution de 1961.

L'on constata très vite que l'hypercentralisation de tous les pouvoirs s'était effectué entre les mains d'un «roi fainéant», un «vacancier» qui laisse toujours le Cameroun en pilotage automatique pendant qu'il se coule des vacances dorées 8 mois sur douze chaque année en Europe en abusant des «fonds de souveraineté» qu'il puise dans les caisses du Trésor public.

Pendant ce temps, le bateau Cameroun coulait dans les fonds de la pauvreté généralisée, générée par la danse des souris membres du gouvernement, dirigeants les organismes publics et officiers des forces armées qui se servent chacun à volonté dans les caisses de l'État pendant que le chat détenteur de tous les pouvoirs dort tranquillement soit en Europe, soit dans son village de Mvomeka'a.

Le résultat désastreux en est qu'après avoir vidé la caisse noire (réserve présidentielle de fonds) laissée pleine d'environ 400 milliards par Ahidjo, et dévalisé les banques nationales afin d'enrichir son entourage et lui-même en un temps record, le Cameroun entra en 1987 sous le contrôle économique du FMI, ses plans d'ajustements structurels (PAS) et son endettement de LRC.

Vingt ans plus tard, LRC était incapable en 2006 de rembourser sa dette extérieure, parce que les déboursements de ces emprunts extérieurs étaient systématiquement détournés pour enrichir personnellement Paul Biya et les bénéficiaires de ses décrets de nomination, dont les ministres, les «élites» et les officiers des forces armées.

Les investissements publics demandés par les camerounais (autoroutes et routes, chemins de fer, hôpitaux et centres de santé, écoles et centres de formation, bâtiments publics, infrastructures de production d'énergie hydraulique, thermoélectrique et éolienne, et cadres de productions des services publics de qualité), souvent financés par le FMI, n'ont pas été réalisés par LRC. Nos routes coloniales, saturées par un grand trafic des véhicules, sont devenues des hécatombes quotidiennes, tout comme nos hôpitaux sont des mouroirs et tous les lieux de services publics sont les places de corruption et de vol.

Le FMI a fait annuler la dette extérieure de LRC en 2006, dans l'espoir de lui donner un nouveau souffle pour se développer. Erreur! LRC est par nature contre le développement. Et en 2016, le FMI a soumis LRC à un autre PAS, dont l'issue est tout ce qu'il y'a d'incertain.

Afin d'assurer l'impunité à lui-même (un président qui ne paie pas ses impôts au Cameroun de peur de déclarer ses biens volés et blanchis à l'étranger!) et à son entourage, LRC de Paul Biya a encouragé la corruption du système judiciaire, qui s'est traduit par l'insécurité dans tous les domaines, le vol et la corruption devenues la règle, et un chaos généralisé où les puissants s'enrichissent à souhait et la majorité des familles non élues par décrets présidentiels croupissent dans la pauvreté et le désespoir.

Toutes les populations camerounaises sont victimes du désastre que LRC s'est révélée être. Parce que LRC est un régime de terreur qui écrase toutes contestations des citoyens dans le sang, les populations francophones vivent dans la peur et subissent leur misère croissante sans broncher.
Seules les populations du Cameroun occidental anglophone, soucieuses de préserver leurs traditions anglo-saxonnes d'auto-gouvernement, sont déterminées à mettre fin à la tragédie qu'est LRC.

Mettre fin à LRC est en effet la seule condition du salut du Cameroun!
Le bon exemple de résistance radicale et de désobéissance civile donné par le Cameroun occidental anglophone est la seule voie qui débarrassera le Cameroun de la gangrène qu'est LRC.

Les Francophones victimes tout aussi de cette gangrène doivent se joindre aux Anglophones dans la résistance et la désobéissance civile contre LRC, pour leur propre salut.