Opinions of Tuesday, 1 May 2018

Auteur: Noël penadjouo

Ne me souhaitez pas bonne fête du travail, trop de misère

La fête du travail n'est plus célébrée dans sa veine. La fête du travail n'est plus célébrée dans sa veine.

La fête internationale du travail telle qu'elle est célébrée de nos jours tire son origine des combats du mouvement ouvrier pour obtenir la journée de huit heures à la fin du XIXe siècle.

Que devient cette commémoration de nos jours en Afrique et au Cameroun ?

Loin d’être une journée de revendication comme elle l’est à l’origine, la journée est célébrée au Cameroun avec faste et solennité. Des défilés çà et là tel des parades propagandistes de la monarchie naziste des années 40 dont le seul bénéficiaire est le chef d’entreprise avec pour seul but est de démontrer sa prépondérance. Après quoi, on se lance dans une interminable fête comme si tout allait si bien les ouvriers se lient en masse vers les bars festoyant et buvant comme si par coup de baguette magique tous leurs problèmes sont résolu or ce sont les même qui hier ne parvenaient pas à solder la scolarité des enfants parce que le salaire n’est pas passé.

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La plus part ne disposant même pas d’un contrat de travail ils sont temporaire dans des usines depuis 25 ans ça ne leur dit rien aucune sécurité sociale, pas d’assurance maladie pas d’indemnité de logement ou de transport or il se trouve de fois en train de faire 10 à 12heure de travail par jour. La misère les a fait oublier tous leurs droits car chacun craint de se voir à la porte s’il ose lever le petit doigt et les employeurs véreux qui entretiennent des relations de concubinage incestueux avec le système donnant savent bien se servir de ce bétail pour faire la promotion de leurs entreprises. Les récents mouvements de grève observés dans plusieurs secteurs d’activité et entreprises sont là pour démontrer le grand malaise qui prévaut chez les travailleurs au Cameroun.

Que font les jeunes dans les bars le 1er Mai dans un pays où la courbe du taux de chômage défie le mont Cameroun ?

En 2015 le FNE et INS publient les résultats d’une enquête indiquant que les jeunes dont l’âge médian est de 18.2 représentent environ 80% de la population essentiellement urbaine et présente un taux de chômage de 6.2%, le sous-emploi est estimé à 76%. L’état qui est le premier employeur compte environ 300 000 agents qui pour la plus part travail moins de 6h par jours et 4 jours sur 5 par semaine. Le secteur privé est abandonné à lui-même les entreprises font travailler leur personnel sans le minimum de sécurité et payes des salaires de catéchiste dans le but d’entretenir les populations dans une misère absolue. La population scolarisé est la plus sous-employé ceci relevant du fait que le pays est doté d’un système éducatif très complexe et la principale difficulté est que l’élaboration des offres de formation est en déphasage avec les réalités du monde de l’emploi.

Quelle leçon pour le futur ? Que faire pour épargner cette misère aux camerounais de demain ?

Aux bouleversements actuels de la société corresponds aussi une nouvelle vision de l’éducation. L’éducation à l’ancienne qui exaltait l’accumulation du savoir pour la simple satisfaction intellectuelle est révolue. Désormais tout apprentissage devrait justifier sur le terrain social sa raison d’être. C’est partant de là qu’on pourra parvenir à l’industrialisation de l’Afrique par les africains.

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La refonte du système éducatif se présente comme un impératif aux besoins actuels de notre société. Par ailleurs, la saturation de l’état qui est resté depuis l’indépendance du pays le principal employeur montre à suffisance la profondeur du mal et on pourrait aisément comprendre pourquoi la fonction publique camerounaise se présente aujourd’hui comme une simple extension de l’administration coloniale ; le réajustement structurel devrait réduire le train de vie de l’état et facilité la création des entreprises locaux dont l’état devrait prendre des dispositions pour les protéger, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance devrons jouer un rôle très important dans la moralisation de la vie publique.