Nous sommes face à des lâches ; face à des gens qui connaissent pertinemment le responsable de leurs souffrances, mais qui choisissent de fermer les yeux par peur d’entrer dans l’histoire comme des citoyens debout, capables de défendre leurs droits. Nous sommes face à un peuple qui sait à qui il paye ses impôts, à qui il a (soi-disant) confié un mandat présidentiel, et donc à qui il doit demander des comptes. Et pourtant…
Et pourtant ce peuple est devenu agrégé en lâcheté. Détournant le regard sur le petit groupe de (malfrats) privilégiés en cravate qui privatisent des sommes colossales dans des comptes personnels, ce peuple préfère déverser sa frustration sur ceux qui ne lui doivent en principe rien du tout. Il pousse même l’irrationalité jusqu’à insulter ceux qui se battent pour ses droits (qu’il refuse de défendre lui-même), pendant qu’il continue d’appeler « Excellence » celui qui le prive de ces droits-là.
Et dès qu’un Camerounais montre un peu de cœur en venant en aide à ses concitoyens, au lieu de le remercier en silence, cette même horde de lâches trouve bon de lui réclamer encore plus que ce qu’il fait déjà. Comme si c’est à lui qu’ils versent leurs taxes ou que c’est pour lui qu’ils chantent « Ayop » à tue-tête. C’est le principe même de la lâcheté.
C’est comme une femme trompée par son mari et qui préfère s’acharner sur sa rivale plutôt que sur celui avec qui elle partage ses nuits et qu’elle appelle son « époux ». La méprise est totale.
NICOLAS NKOULOU - LE 3 !!!
Cette semaine, Nicolas Nkoulou a convié une famille à s’approvisionner désormais en eau dans sa maison, après les avoir surpris en train de puiser au sol un liquide brunâtre que même les bêtes sauvages refuseraient de boire. En réaction, l’armada de lâches a estimé qu’il aurait dû construire un forage pour le quartier. Oui oui, le même troupeau de lâches qui vous accusent de « déstabiliser le pays » quand vous demandez ces mêmes forages à Biya. Sachant que, contrairement à Nkoulou, Biya lui, perçoit vos redevances et possèdent les moyens de l’Etat.
C’est la manifestation de la bêtise humaine. Chez nous les Eton on dit : « O ma ke poun nduan o nga ze yeel lesui » (« Tu as eu peur du feu et tu t’acharnes sur la cendre ».
À Wollorde dans le septentrion, 4 enfants sont morts en tombant dans une fosse parce qu’ils cherchaient de l’eau. Les malfrats de Yaoundé vous avaient pourtant promis 3000 forages dans le Grand Nord. Où sont-ils ? Puisque vous êtes lâches et que vous avez peur du feu, vous préférez gesticuler sur ceux qui ne vous ont rien promis (et qui n’ont reçu aucun budget pour !) De même que le barrage de Memve’ele qui devait vous fournir 211 Mégawatts n’en produit même pas 90 aujourd’hui, alors que les coûts s’élèvent à 450 milliards de FCFA !
Savez-vous que, comme le stade d’Olembe et la CAN 2019, cette centrale a connu de nombreux glissements (livraison initialement prévue en 2016!) ? Savez-vous que son coût final a été évalué par la Banque Mondiale comme étant 7 fois supérieur à la moyenne continentale dans des pays de même niveau que le Cameroun ? Ou bien votre lâcheté est telle que, comme d’habitude, seule la cendre - et donc le hors-sujet - vous intéresse ?
EN BREF :
C’est dans le même ordre d’idées que vous vous êtes réjouis des 7 années d’emprisonnement collées de manière sauvage à ceux qui ont sacrifié leur propre bonheur pour que pareil malheur ne vous arrive pas demain (tant il est vrai que la dictature n’a pas d’amis et qu’elle dévore ses propres enfants). Plutôt que de comprendre la justesse de leur combat et de réaliser que Marafa, Atangana, Mebe Ngo ou encore Mendo Ze se croyaient plus intouchables que vous, vous avez encore fait parler votre lâcheté en soutenant votre bourreau commun.
La CAN qui arrive sera un véritable film hollywoodien, avec des quartiers entiers qui vont clignoter comme les phares d’un pickup d’occasion. Les délégations étrangères qui viennent ne savent pas encore du tout où elles ont mis les pieds !
Se faire l’apôtre de son fossoyeur et célébrer le massacre de ceux avec qui on partage pourtant le poste de victime. Quelle misère intellectuelle.
Ekanga Ekanga Claude Wilfried
( À l’approche des fêtes, on égorge les gros poulets de la ferme pendant que les petits caquettent joyeusement à côté ; ils ignorent que l’année prochaine, ils seront gros à leur tour )