Opinions of Tuesday, 28 March 2023

Auteur: Jean Michel Nintcheu

Nintcheu accuse le RDPC et ses agents satellites de 'violer les lois de l'Assemblée nationale'

Jean Michel Nintcheu Jean Michel Nintcheu

Ce qui s'est passé à l'Hémicycle ce 27 mars 2023 est un scandale qui restera dans les annales de l'Histoire parlementaire du Cameroun. Un véritable scandale jamais observé depuis la fin du parti unique.

L'Assemblée nationale vient d'achever de convaincre, même les plus sceptiques qui en doutaient encore, qu'elle n'est qu'un minable instrument à la solde du pouvoir exécutif. Au point de piétiner son propre règlement intérieur qui dispose en son article 17.7 que "l'élection des membres du bureau doit refléter la configuration politique de l'Assemblée nationale, sauf refus de certains partis politiques de participer au bureau".

Le PCRN dispose actuellement de 5 députés contre 4 pour le SDF. Si l'on s'en tient à cet article, le PCRN est désormais la troisième force politique de l'Assemblée nationale et de ce fait, le poste de questeur doit obligatoirement lui revenir. Le Rdpc et un de ses agents satellites à l'Assemblée nationale ont décidé sans surprise de se mettre ensemble pour violer cette disposition règlementaire.

Refuser de se soumettre à cette exigence et à cette évidence pourtant si simple à interpréter a tout au moins le mérite d'étaler à la face du monde en général et de nos compatriotes en particulier que la plupart des députés qui ont apporté leur caution à cette forfaiture dégoûtante ne sont que des godillots et des marionnettes à la solde d'une mafia hétéroclite tapis au sein de l'Exécutif.

Le fait de refuser systématiquement d'appliquer leur propre Règlement intérieur est non seulement un déni de parlementarisme mais également et surtout la preuve de ce que la plupart des députés sont indignes de représenter le peuple souverain ! Même dans la mafia sicilienne, on s'efforce de respecter les règles fixées à l'avance. L''Histoire de ce pays leur sera impitoyable. Tous les députés qui ont accepté ce déni de justice seront, chacun en ce qui le concerne, jetés dans les poubelles nauséeuses de l'Histoire parlementaire de notre pays. Dans les poubelles de l'Histoire tout court du Cameroun.

Le tri de ceux qui constituent la véritable opposition parlementaire au cours de cette 10ème législature est désormais fait et ne fait plus l'ombre d'aucun doute.