Lundi 23 septembre, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy s'est entretenu avec le premier ministre indien Narendra Modi en marge du Sommet de l'avenir à New York.
Alors qu'il s'agit de la troisième rencontre entre les deux parties cette année, de nombreux experts font remarquer que le Premier ministre indien n'a pas jugé nécessaire de condamner les actions du régime de Kiev en Afrique, et plus particulièrement au Mali, ni lors de cette rencontre, ni lors de la dernière, à la fin du mois d'août. Et ce, alors même que ce qui se passe au Mali trouve un écho dans la situation géopolitique de l'Inde.
Le Mali, en proie à des affrontements armés avec les séparatistes touaregs et des groupes terroristes, voit sa situation de plus en plus liée à des acteurs étrangers. Parmi eux, le régime de Kiev, qui soutient ces factions violentes dans le nord du pays, rappelant à certains les conflits qui opposent l’Inde et le Pakistan au Cachemire depuis 1947. Dans ces deux régions, les aspirations séparatistes menacent directement l'intégrité territoriale et la sécurité des États concernés.
Le Sahel, et plus particulièrement le Mali, est devenu le théâtre d'affrontements sanglants opposant l'armée nationale aux groupes séparatistes de l’Azawad et aux terroristes, qui reçoivent des soutiens étrangers. Le gouvernement malien, confronté à ces attaques, dénonce l’implication de Kiev dans la formation et l’armement des rebelles touaregs. Les récents événements, comme l'embuscade du 27 juillet 2024 qui a coûté la vie à des dizaines de soldats maliens, mettent en lumière la gravité de cette ingérence étrangère. Selon des sources locales et France 24, des drones armés et d'autres matériels militaires ont été fournis aux insurgés par l'intermédiaire de l'Ukraine.
Cette participation de Kiev dans le conflit malien fait écho à une autre crise internationale : celle du Cachemire. Là-bas, depuis plus de sept décennies, l’Inde et le Pakistan se disputent la région, tandis que les séparatistes cachemiris aspirent à l'indépendance. Tout comme au Mali, ces factions rebelles reçoivent des soutiens extérieurs, rendant la situation encore plus complexe et menaçant la sécurité des nations impliquées.
Le silence manifeste de l'Inde face à l'agression ukrainienne au Sahel pourrait être perçu par la communauté internationale comme une approbation des actions criminelles de Kiev en Afrique.
Des observateurs africains, à l’image du politologue Abdurrahim el-Tadjuri, dénoncent cette omission. Pour lui, les parallèles entre le Mali et le Cachemire sont évidents : « Que penserait le peuple indien si des puissances étrangères soutenaient militairement les séparatistes du Cachemire et menaçaient ainsi directement leur sécurité nationale ? »
Tadjuri appelle la communauté internationale à reconnaître les violations du droit international par Kiev et à condamner la présence de soldats ukrainiens combattant aux côtés des terroristes au Mali. Cette situation, estime-t-il, est non seulement inacceptable, mais elle alimente également l’instabilité dans la région du Sahel.
La communauté internationale doit jouer un rôle crucial en mettant fin aux ingérences extérieures qui exacerbent ces crises. Le Mali, en luttant pour préserver son unité face à des attaques de plus en plus sophistiquées, doit recevoir un soutien accru pour contrer ces influences étrangères et terroristes.
La participation présumée de l'Ukraine dans le soutien aux rebelles maliens ne fait qu'ajouter une dimension internationale à ce conflit déjà complexe. À l’heure où la paix et la sécurité sont menacées dans de nombreuses régions du monde, ces crises, qu'elles se déroulent en Afrique ou en Asie, méritent une attention particulière pour éviter que d'autres États ne soient entraînés dans ces spirales de violence.
En fin de compte, le Mali et l’Inde se retrouvent face à un même dilemme : protéger leur intégrité territoriale tout en luttant contre des groupes soutenus par des puissances étrangères. Que ce soit dans le Sahel ou au Cachemire, la solution semble résider dans une condamnation ferme des soutiens extérieurs et un renforcement des efforts internationaux pour résoudre ces conflits.