L’activiste Arol Ketch est encore descendu dans les archives des dossiers brulants du Cameroun. Il y sort de nouvelles révélations sur les mystères qui avaient entouré l’enterrement du policier le plus craint de l’histoire du Cameroun. Ci-dessous, les nouvelles révélations de l’activiste.
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"Fochivé ! Seule la prononciation de ce nom faisait perdre le sommeil à plus d’un. C’est le policier le plus craint de l’Histoire du Cameroun. Il avait les yeux et les oreilles partout. Son regard torve tétanisait et donnait des sueurs froides. Il était réputé pour ses techniques particulières de torture. C’était le chef de la police politique Camerounaise, depuis le lendemain des indépendances. On lui prêtait des pouvoirs surnaturels.
Jean Fochivé Féwou, né Aboubakarim Fochivé Fokou est originaire du Noun, à l'Ouest du Cameroun. Il est né en 1931. Il est connu pour avoir été le premier policier du Cameroun. Il a aussi dirigé les services du renseignement camerounais ; le CENER. À partir de décembre 1961 jusqu'en 1971, Fochivé a été chef de département au Service d'Études et de la Documentation (SEDOC), chargé de la sécurité présidentielle. En tant que directeur de la sécurité présidentielle, il était à la tête de la garde républicaine avec poste de commandement militaire à la présidence.
En 1971, Fochivé a été relevé de ses fonctions de directeur de la sécurité présidentielle, mais a maintenu sa position de directeur du SEDOC, qui deviendra Direction Générale d'Études et de la Documentation (DIRDOC). Il y a servi jusqu'en 1983 et avec l'arrivée de Paul Biya, il a été nommé ambassadeur en Chine.
En avril 1989, le président Paul Biya l'a renommé au poste de Chef du service du renseignement au Centre National des Études et des Recherches (CENER) (devenu Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) après 1984). Fochivé devint plus tard Délégué général pour la sécurité nationale, où il est resté jusqu'en 1996.
Il perd la confiance de Paul Biya qui le démet de ses fonctions en 1996. Le père Foch décède à Yaoundé en avril 1997. La dernière personne que Fochivé avait rencontré avant sa mort, était un certain René Owona dit « barbe dure », conseiller spécial de Paul Biya. C’est en sortant de la résidence de ce dernier à la vallée de la mort, que les premiers signes du malaise qui allait emporter Jean Fochivé se sont manifestés.
Des événements mystérieux ont accompagné sa mort et son enterrement. Le jour de sa mort, une terrible tornade a balayé la ville de Yaoundé et a arraché les toitures et plié les arbres.
C’est une simple coïncidence ! Me répondrez-vous. Son inhumation fut aussi marquée d’événements très étranges. Le vendredi 25 avril 1997, lorsque le corbillard transportant la dépouille mortelle de Fochivé en provenance de Yaoundé se dirige vers Foumban ; on observa des scènes surréalistes.
A partir de Foumbot, on vit la foule fuir à l’approche du cortège funèbre pour aller se cacher dans les maisons et s’embrigader. Il se disait alors que l’esprit de Fochivé ne voulait pas partir seul ; il voulait emmener plusieurs personnes avec lui. C’est ainsi qu’à l’approche du cortège les riverains se terrèrent dans les maisons et les plantations.
A l’arrivée de la dépouille au carrefour Foumban, l’un des grands murs de la clôture qui entourait le palais royal s’effondra de manière inexplicable. Pour les notables bamoun, qui devisaient avec le Sultan à ce moment-là, cet événement bizarre ne pouvait être fortuit. D’autant que le mur s’est effondré du côté où se trouvait le salon d’accueil du Sultan dans lequel le roi et ses notables attendaient la dépouille du « père Foch ».
Le samedi 26 avril, la dépouille de Fochivé est présentée dans la cour familiale comme le veut la coutume. Il y a là une foule nombreuse ; constituée de villageois, policiers, membres de la famille, autorités traditionnelles, autorités administratives : Ahmadou Mustapha ( ministre de l’urbanisme et de l’habitat), Gilbert Andzé Tsoungui ( ministre de l’administration territoriale), Augustin Kontchou Koumegni ( ministre de la communication), Francis Kwain ( ministre délégué aux Relations extérieures), Simon Achidi Achu( ancien premier ministre), Tchouta Moussa ( DG de l’office national des ports du Cameroun), Niat Njifendji ( DG de la SONEL), Joseph Kadji , Fotso Victor etc…
Au moment où le frère de Fochivé se lève pour prendre la parole et entamer la série de discours prévues par le programme des obsèques, il se produit un événement mystérieux. On entend un immense vacarme assourdissant, on aurait dit le ronflement d’un avion invisible. Le vacarme devient progressivement intense, insoutenable et semble se rapprocher de la foule.
C’est la débandade générale. La foule se lève et se disperse en hurlant. Certains policiers se sont enfuis en laissant leurs armes sur place. On assiste à des bousculades. Dans ce, tumulte on dénombre plusieurs blessés.
Ce vacarme bizarre va se diriger vers le domicile de Moise Mouiche, successeur de Fochivé à la tête de la police et va terroriser la famille et les voisins pendant de longues minutes, ne s’arrêtant qu’après une énergique intervention des vieux sages bamoun. De quoi s’agissait-il ? les vieux sages bamoun qui ont assisté à la scène affirmaient que c’était le « totem » de Jean Fochivé qui venait régler ses comptes avec le sultan Bamoun (d’où l’effondrement inattendu de la clôture) et avec son ancien collègue et rival Moise Mouiche. Du temps d’Ahidjo, il avait d’ailleurs fallu organiser une réunion au sommet pour mettre de l’ordre et ramener le calme entre les deux hommes.
Le calme revenu, la cérémonie a pu se poursuivre et Fochivé a été enterré. Dès qu’il fut porté en terre, une immense pluie accompagnée d’un vent violent s’abattit sur la ville.
Nous relatons ici des faits qui se sont réellement déroulés ; chacun en ferra l’interprétation qu’il voudra. Quoi qu’il en soit, ceux qui ont assisté aux funérailles du terrible Fochivé n’oublieront jamais ces événements extraordinaires dignes des légendes traditionnelles Bamoun.
Son neveu Frédéric Fenkam lui a consacré un livre intitulé : «Les Révélations de Jean Fochivé, le chef de la police politique des présidents Ahidjo et Biya » "