Analyste politique indépendant, Roland Félix Eyoum critique l’interprétation que font aujourd'hui certains leaders politiques des circonstances du référendum de 1972 qui avait conduit à la Réunification du Cameroun francophone et du Cameroon anglophone. Analyse.
ON FALSIFIE LES FAITS POUR JUSTIFIER L’INJUSTIFIABLE QUI EST LA FÉDÉRATION AUX RELENTS DE SÉCESSION
Franck Essi, Secrétaire General du Cameroon Peuple’s Party (CPP) grand partisan du fédéralisme déclara en direct à la télévision que les pères fondateurs du Cameroun (El Hadj Ahmadou Ahidjo, John Ngu Foncha et Solomon Tandeng Mouna), ont organisé le référendum de 1972 en utilisant des bulletins de vote demandant aux Camerounais de choisir entre le OUI et le YES. Il conclut que c’est ce qui justifie le résultat à presque 100 % des suffrages valablement exprimés comme tel a heureusement été le cas.
Il convient d’abord de rappeler aux uns et aux autres que tous les leaders de la réunification de 1961 ont fait campagne pour le OUI en 1972 afin que nous puissions tous jouir des effets des retrouvailles entre les enfants d’un même pays qui ont été séparés par des étrangers pendant quarante-cinq ans (1916 – 1961).
Cette allégation, quoique non vérifiée par certains leaders d’opinion, a été reprise en boucle. À titre d’exemple, Jean de Dieu Momo, Président du PADEC, s’est d’ailleurs malheureusement permis, lui aussi, de reprendre cette affirmation dans un débat télévisé. Le but poursuivi par certains est pourtant de jeter du discrédit dans l’optique d’invalider le réferendum de 1972, puisque voulant convaincre les Camerounais qui pour la plupart n’étaient pas encore nés, que notre unité nationale repose sur du faux, donc n’est ni crédible ni valable. Du coup ils tentent de se créer une justification de leurs thèses fédéralistes comme première étape de la sécession qui est en fait leur finalité absolue.
Utilisant simplement mon sens de la logique je me suis permis de questionner une telle information qui insulterait l’intelligence de ceux des Camerounais qui se sont rendus très massivement aux urnes le 20 mai 1972. En effet quels Camerounais ignoraient que Yes c’est Oui et NON c’est NO ? Même les Camerounais germanophones, encore nombreux en 1972 savaient que YES = JA = OUI et que NO = NEIN = NON. Mais qu’est-ce que les gens ne feraient donc pas pour justifier l’injustifiable et surtout pour manipuler les masses ?
J’ai finalement pu tomber sur le fameux bulletin de vote en question et je me suis rendu compte que ceux qui font un mauvais procès aux pères fondateurs du Cameroun moderne sont tout simplement de très mauvaise foi. Ce sont eux qui paralysent les palais de justice du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en prétextant que certains textes n’ont pas été traduits en Anglais. C’est encore eux qui critiquent les pères fondateurs d’avoir intégralement fait des bulletins de vote en versions françaises en Anglaises.
Le bulletin de vote du 20 mai 1972 démontre simplement que les pères fondateurs de notre république savaient qu’il était important de traduire chaque texte et chaque mot pour le respect scrupuleux de notre caractère biculturel. En effet, un examen minutieux de ce bulletin de vote incriminé maladroitement par certains, démontre qu’il y a un texte en français avec le OUI y afférent et sa version en Anglais avec son YES. Il s’agit simplement d’un texte en Français et sa version intégrale en Anglais. Il ne s’agit absolument pas d’un bulletin de vote ou on demande aux Camerounais de choisir entre le OUI et le YES.
Et dire que certains utilisent ce bulletin de vote comme pièce à conviction pour tenter de discréditer le caractère unitaire de notre pays. Nous invitons donc les Camerounais à faire preuve de discernement et de ne plus écouter tous les oiseaux de mauvais augure qui veulent absolument jeter notre pays dans une guerre civile qui ne profitera à aucun Camerounais.
NOUS PROFITONS POUR SOUHAITER BONNE ANNÉE 2017 A TOUS LES CAMEROUNAIS DANS LA JOIE, LE BONHEUR, LA SANTÉ, LA PROSPÉRITÉ ET L’UNITÉ NATIONALE QUI NE SE NÉGOCIE PAS.
ROLAND FELIX EYOUM
ANALYSTE POLITIQUE INDEPENDANT
PRESIDENT & CEO CIMEX INTERNATIONAL CORPORATION