Déféré à la prison de Kondengui dans la soirée du mercredi dernier, l’écrivain Camerounais Patrice Nganang attendu toujours d’être fixé sur son sort.
L’auteur de « Temps de chien » qui a été arrêté à Douala le 6 décembre dernier est en effet poursuivi pour trois chefs d’accusation : « outrage au corps constitué », menaces de mort à l’égard du Président de la République » et « menaces de mort et apologie de crime ».

L’écrivain, qui avait été arrêté à cause d’une de ses publications sur les réseaux sociaux, est reconnu pour ses positions très critiques envers le pouvoir de Yaoundé.

Voici une de ses tribunes publiées en juillet dernier sur les réseaux sociaux par rapport au prochain scrutin présidentiel annoncé en 2018 :

Certains de mes compatriotes écrivent sur ma page et ailleurs qu'il faut changer le code électoral afin qu'il y'ait une bonne élection au Cameroun. C'est faire preuve de beaucoup de naïveté politique, car toute élection se gagne avec le code électoral qu'on a. Si vous n'êtes pas contents, ne participez donc pas à l'élection, qui, elle, même avec un bon code électoral, ne débouche pas toujours sur le bon résultat.

En 1933, Hitler a gagné les élections avec le code électoral de l'Allemagne d'alors, et les Américains qui se croyaient protèges viennent d'élire président un homme qui a pourtant perdu de près de 3,000,000 de voix. Si c'était en Afrique je vous jure que Hillary Clinton serait à la CPI et que des centaines de milliers d'Américains seraient morts dans une guerre civile. Si on est incapable de mobiliser les populations, ce n'est pas un bout de papier qui va vous sauver.

Pour mémoire, en 1992, Paul Biya n'avait pas seulement eu 39%, il avait bel et bien été battu sur la base d'un code électoral boiteux, dans une élection à un seul tour. Je répète: il avait été battu dans une élection à un seul tour. Manière de dire à mes amis qui ne croient pas au pouvoir du peuple de commencer a écouter un peu plus celui-ci, et surtout, a étudier l'histoire politique des nations.