Le ministre camerounais des Finances a été honoré le 25 mai 2016 par la BAD en recevant le prix du ministre des Finances de l’année. Une récompense qui permet de braquer les projecteurs sur cet homme resté discret depuis sa nomination en décembre 2011.
Alamine Ousmane Mey, ce fils du Logone et Chari, discret comme savent l’être les Kotoko vient de cueillir les fruits de son travail à la tête du ministère des finances camerounais depuis bientôt cinq ans. Il a été désigné ministre des Finances de l’année 2016, le 25 mai dernier à Lusaka, la capitale de la Zambie, au cours de la remise des Awards organisé par l’African banker magazine lors de l’Assemblée annuelle du conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD).
En effet grâce au travail de ce banquier devenu ministre des finance le 9 décembre 2011, le Cameroun a conservé une situation macroéconomique en progression, malgré les deux chocs exogènes subis notamment la guerre contre Boko Haram et la baisse du cours du baril du pétrole.
Le taux de croissance est unanimement estimé à 5,9% dans une Communauté des Etat de l’Afrique centrale (Cemac) qui a vu la croissance de son PIB ramenée à 2,8%. Cette capacité à résister est imputable à l’action du ministère des Finances, qui a réussi une mobilisation des recettes budgétaires non pétrolières au-delà des espérances.
Le ministre des Finances, fils de l’ancien gouverneur Ousmane Mey recevait ainsi sa première reconnaissance internationale dans les travées du service de l’Etat. Né le 26 février 1966 à Kousséri dans l’Extrême nord du Cameroun, Alamine Ousmane Mey avant de déposer ses valises au ministère des Finances était le Directeur général d’Afriland first bank, où il avait déjà bâti une réputation basée sur la compétence et les innovations.
Une carrière imprévue
Ce diplômé de l’université technique de Rhénanie du Nord-Westphalie, en Allemagne, où il a appris l’électronique, est un transgressif dans son genre. Sa carrière de banquier est une belle effraction et une rupture de la prédestination, tout comme son arrivée que personne n’aurait prédit dans le 32ème gouvernement de Paul Biya en décembre 2011. On ne lui connaissait pas beaucoup de sympathie pour le régime de Yaoundé, Sans doute, en bon banquier qui sait que l’argent « n’aime pas le bruit » s’abstenait-il de tout parti-pris.
Toujours est-il que c’est accompagné des vertus de la gestion du privé réputée rigoureuse et efficiente qu’Alamine Ousmane Mey débarque au ministère des Finances. L’homme âgé de 50 ans manifeste très vite un intérêt poussé pour les Technologies de l’information et de la communication, qui l’amène à favoriser la mise en place des réformes sur la simplification des procédures et la modernisation des administrations.
C’est sous son initiative qu’est mis en ligne le premier site web fonctionnel du ministère des Finances. Cet ancien élève du lycée de Garoua a également institué de nombreuses innovations dont les plus marquantes sont la modernisation des procédures de déclaration et de paiement des impôts et taxes, la réorganisation des services opérationnels de la Direction générale des impôts et l'accompagnement fiscal de l'investissement privé au Cameroun.