Opinions of Monday, 22 May 2023

Auteur: Patrick Duprix Anicet Mani

Patrick Anicet Mani donne une bonne leçon au député Alain Tidjio du RDPC

Patrick Duprix Anicet Mani Patrick Duprix Anicet Mani

C'est un peu trop caricatural ce type de démonstration alors que le problème est très profond et menace notre maison commune. Je ne sais pas si le Mbam renvoie à une tribu comme c'est le cas chez moi avec nos foyers Bagangté ou chez toi à Mbouda. Ou si ce foyer veut dire que les ressortissants du Grand Mbam sont propriétaires des terres à Bafoussam et y vivent en communauté. Si oui à quel niveau de Bafoussam cette réalité est vérifiable ?

Nous devons tous attaquer ce problème qui menace le vivre ensemble dans notre pays car, s'il fallait être caricatural je dirais que toi même tu n'es pas partout chez toi à l'Ouest. Tu ne peux pas prétendre à autant de droit que tu as à Yaoundé chez moi à Bagangté. À Yaoundé tu peux être maire, député, sénateur, conseiller régional, chef de bloc, prioritaire d'autant d'hectares si tu le souhaites mais à Bagangté chez moi tu ne peux pas, même si tu as quelle fortune du monde même si tu y as vécu toute ta vie. De la même manière je ne peux pas revendiquer autant de droits chez toi à Mbouda, disons-nous bien les vérités.

Nous devons apprendre à comprendre les problèmes des autres en toute humilité et responsabilité. L'agitation et les caricatures ne vont pas ramener la paix dans les coeurs de ceux qui se battent pour la survie de leurs peuples sur les terres ancestrales de leurs parents. Leur combat n'est pas du tribalisme mais une lutte pour la survie. Nous sommes mieux placé pour les comprendre car nous avons vécu de pareilles situations au cours de notre histoire. Allez dans nos chefferies à l'ouest pour apprendre l'histoire des peuples Bamileke pour comprendre que nos déplacements n'étaient pas de gaieté de cœur mais des luttes acharnées et des expropriations forcées.

Que de faire dans la caricature et la défense communautaire, encore que la grande communauté Bamiléké n'existe pas (le Dschang ne voulant se mêler au Bagangté, le Bagangté regardant le Bafoussam en chien de faïence etc...), soyons des acteurs de la solution. Proposons aux autres les recettes qui marchent chez nous pour éviter l'accaparement des terres de leurs ancêtres et leur rénovation culturelle.

Prônons l'intégration nationale comme solution définitive à ce problème. Pourquoi faisons-nous tant d'efforts pour nous intégrer en Allemagne, en France, au Canada, en Chine ? Nous apprenons leurs langues, leurs coutumes, leur histoire, leurs modes de vie pour nous faire accepter mais nous refusons de faire pareil à l'intérieur de notre propre pays ?

Est-ce normal pour un jeune camerounais, né à Douala, Bafoussam, Yaoundé, Garoua, Ebolowa, Etc..., parce que ses parents ne sont pas originaires de là qu'il ne sache rien des us et coutumes du coin ? Ne parlons pas de la langue ? Comment les autres pourront-ils le considérer plus tard comme étant l'un des leurs ? L'intégration commence par la langue. Commençons par là comme nous le faisons pour les pays étrangers.

Cessons de nous présenter à l'extérieur du pays par nos communautés mais comme les camerounais. Les français qui viennent au Cameroun ne disent pas qu'ils sont alsaciens ou corzes etc.… , ils disent juste qu'ils sont français.
Prônons l'Unité dans nos actes et non comme une arme de protection communautaire en réponse aux critiques.