Opinions of Thursday, 17 August 2017

Auteur: camersenat.info

Paul Biya: 35 ans de sang, de larmes et d’inertie

Le président camerounais, Paul Biy Le président camerounais, Paul Biy

Le divorce entre Paul Biya et les Camerounais est définitivement consommé : au-delà de ses discours lénifiants, des décisions prises ces derniers temps, Paul Biya paye d’avoir trahi certaines promesses. Quoi qu’il fasse, les Camerounais ont toujours à l’esprit, l’image d’un homme qui est toujours parti et qui laisse toujours pourrir des situations, donnant ainsi l’impression d’un homme qui passe le plus clair de son temps plus à se reposer qu’à travailler.

Le choix de son surnom royal en 1992 lors de la campagne présidentielle n’était pas anodin : l’homme lion. L’analogie avec les Lions indomptables, qui avaient le vent en poupe, pouvait sembler élogieuse. Mais, la référence au roi des animaux, réputé paresseux et indolent était un indicateur de son goût pour les vacances et sa cure de thalassothérapie à La Baule.

Gérer le Cameroun ou le transformer ? L’homme des grandes ambitions et des grandes désillusions a depuis longtemps fait le choix. Il a fait sienne la citation de Charles Pasqua : selon laquelle « les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui y croient » C’est bien connu, les hommes politiques font beaucoup de promesses pendant ou à l’approche des campagnes électorales mais, une fois au pouvoir, le principe de réalité s’impose et certaines promesses ne sont pas tenues. Avec Paul Biya l’image de l’homme politique est un peu plus écornée. Il ne s’agit pas seulement du principe de réalité, c’est la réalité de l’inertie. Le chef de l’Etat du Cameroun a décrédibilisé la parole politique. Paul Biya ne fait pas ce qu’il dit et dit rarement ce qu’il fait. Tous les domaines de la vie nationale sont concernés. Qu’il s’agisse de l’économie, de l’éducation, de la justice, des partis politiques, du code de la famille, des médias, du sport etc. Et dire que sous son nez et sa barbe, des structures étatiques ne fonctionnent pas, sans que cela le gêne !!! Qu’attend-il donc pour pourvoir les deux postes de secrétaires généraus adjoints de la présidence de la République qui sont vacants depuis plusieurs mois ? Qu’attend-il pour mettre en place le Conseil constitutionnel ?

Ne parlons pas des meurtres et assassinats commandités, dit-on, à tort ou à raison, par certains de ses collaborateurs et dont les conclusions des différentes enquêtes ont été renvoyées aux calendes camerounaises. Un autre assassinat d’un prélat vient d’être perpétré, la dernière d’une très longue série. Cet assassinat émouvra-t-il Paul Biya ? Just wait and see !! Jour viendra !!!