Qu’est-ce que AM n’avait pas dit au sujet de l’homme du 06 novembre ? Selon les employés de Patrick Eya’a, le président camerounais est ou peut-être était, un panafricain, qui a « l’autorité de l’âge, l’autorité de la sagesse… » Pour mener le continent contre le colonialisme français ou le néocolonialisme.
Avant d’intervenir dans cette émission prétendu débat panafricain, il fallait, ou peut-être il faut, voter pour un président africaniste dont AM donnait la liste : Idriss Déby, Obiang Nguema, Paul Biya du Cameroun…
Seulement voilà, qui avait déclaré l’enfant terrible d’Eyenga Ellé comme candidat à cette élection de président panafricain ? Son histoire ou ses écrits ?
Est-ce Paul Biya était preneur de cette idée de panafricanisme qui lui a été collé au dos? Ou bien c’est Afrique Média qui un beau matin se met à créer des présidents africanistes de toutes pièces ?
En tout cas, les dernières actions du PR prouvent très bien qu’il n’est pas panafricaniste et que cette idée ne l’a jamais séduite. C’est AM qui a inventé de toute ignorance ou du moins sans fondement aucun, la stature de Paul Biya africaniste. Mais déjà l’histoire ou le parcours politique de Paul Biya démontrait déjà bien que cet homme n’a pas l’étoffe dont un média veut bien l’en couvrir.
L’engagement politique de Paul Biya
Scolarisé chez les missionnaires français, bénéficiaires des bourses du Cameroun colonial pour ses études en France, Paul Biya après son diplôme en France, avait spécialement tenu une réunion un soir pour savoir dans quel camp, entre l’UPC et Ahidjo, doit-il se donner dès son retour au Cameroun.
En présence de Jeanne Irène, il lui fut conseillé de rejoindre le camp Ahidjo. Chose qu’il fit et dont les extensions se voient encore aujourd’hui, car c’est grâce à la Françafrique d’Aujoulat précurseur d’Ahidjo qu’il s’est retrouvé au pouvoir en 1982.
A-t-il retourné sa veste depuis 1982 ?
C’est donc un acteur de la Françafrique qu’Ahidjo installe au pouvoir il y a 33 ans. Mais depuis, Paul Biya n’a pas fait un moindre signe de changement de cap, et il le dit lui-même : « je suis le meilleur élève » de Mitterrand ! Jamais il n’a rien dit du franc CFA que beaucoup de ses citoyens détestent, jamais il n’a parlé des luttes pour l’indépendance du Cameroun mais il a plutôt fêté les 50 ans du Cameroun selon le mode d’emploi… venu de la France, il n’a jamais rien dit à Alucam qui prend l’électricité aux camerounais et les laissent dans le noir… Pour conclure, Paul Biya est toujours un disciple d’Aujoulat !
Les derniers actes néocolonialistes de Paul Biya
Pour bien démontrer qu’il n’a rien à voir avec le panafricanisme, Paul Biya avait été clair il y a peu, juste avant de décoller pour un sommet historique USA-Africa. Pour lui si quelqu’un a lutté pour l’indépendance du Cameroun, c’est bien un ennemi de la république comme l’est boko haram ! Le panafricanisme, qui fait de l’indépendance un maitre-mot est bien donc mal parti avec Paul Biya !
Puis, il continue, en nommant des militaires français pour le renseignement contre boko haram, quand justement et contrairement, Afrique Média nous dit que c’est la France qui soutient boko haram contre le Cameroun…
Et après il demande la fermeture d’Afrique Média, qui a fini par délocaliser. Au mieux, c’est un véritable camouflet à ceux qui le disaient roi des panafricains dans cette chaine télé et au pire une trahison telle que celle de Compaoré à Sankara n’y voit rien ! Quelle ingratitude : vous imaginez un riche attaqué et tué par son propre argent ?
Et puis, juillet 2015, le 4ème grand-maitre de la loge Françafrique de l’ère Biya vint en expédition punitive dans son indigénat camerounais : il a ouï dire que Bolloré son protégé ne parvenait pas faire main basse sur le port de Kribi depuis 7 ans alors que c’est sa chose de droit et que Lydienne Eyoum était encore détenue par des idiots en prison pour leur avoir détourné des sous alors qu’il avait fait libérer Atangana auparavant et croyait qu’elle était aussi libre depuis ce jour.
Une femme vous vole, s’en va prendre la nationalité française et les indigènes ont encore le courage d’arrêter une française et de la mettre en prison ? Cela n’est pas possible en Françafrique et grand-maitre Hollande se paie un avion pour venir le dire à son valet.
Du coup, au lendemain de la rencontre avec Paul Biya, les résultats tombent : Lydienne Eyoum sera libérée si elle fait la demande de grâce et le port de Kribi est donné à Bolloré ! Il faut remarquer au passage que le don du port de Kribi à Bolloré est un défi à toutes les règles de l’art, du commerce et de l’économie qui n’aient jamais existé depuis la création-apparition de la terre! Combien de sociétés ont été démantelées aux USA par exemple pour abus de position dominante comme l’est aujourd’hui Bolloré avec les deux seuls ports du Cameroun sans compter que le cahier de charge qu’a signé Bolloré pour acquérir le port de Douala n’a jamais été respecté ? Et ce n’est pas la libération d’Eyoum Lydienne par grâce présidentielle qui est modèle de justice.
Heureusement pour nous que le bananier, toujours présent à côté de nos cases, nous fait comprendre in fine là où l’on se trouve !
En tout cas, seuls les panafricanistes rêvaient de mieux, et Paul Biya leur dit non. En Françafrique, c’est comme cela : tout est fou ! On connait bien ce panéliste d’Afrique Média qui répète toujours que Gbagbo avait tout donné aux français et enfin de compte, les français ont réclamé sa tête ! Et Paul Biya donne autant aux français et au même Bolloré !
Et ce n’est pas tout : il a toujours été dit que la CNI camerounaise souffre des problèmes de piraterie et de faux aux mains du fabricant français à qui incombe la responsabilité de la sécuriser ; seulement voilà, le Cameroun a choisi un autre français pour … l’identifier à la place de l’autre!
On aura beau gesticuler à Afrique Média ou réclamer un panafricanisme, cela ne changera rien : massa Paul n’est pas un africaniste, c’est plutôt un aujoulatiste…
C’est donc finalement vrai : le séjour d’un tronc d’arbre dans l’eau ne le transforme pas en crocodile…