Hier, le 6 novembre 2017, dans notre drôle de République, ils ont célébré un anniversaire. Celui de l’accession au pouvoir de Paul Biya. « Ne dure pas au pouvoir qui veut mais qui peut », a fanfaronné l’intéressé en juillet 2015 devant François Hollande, un autre machiavélien congédié par ses compatriotes au bout d’un mandat suffoquant.
Pauvres Camerounais, qui se coltinent depuis trente-cinq ans un authentique Prince florentin déguisé en chanoine. De ces hommes politiques machiavéliens, le philosophe Roger Pol Droit dit qu’ils sont « Froidement lucides, tendus vers l’action, la conquête du pouvoir et sa conservation. Pourvus d’une intelligence aiguë, dépourvu de doctrine rigide. Réalistes et pragmatiques, font attention aux faits, à l’état des lieux, aux rapports de forces.». Leur seul but : accéder au pouvoir quand on ne l’a pas, le conserver quand on le détient.
« Que tous te connaissent. Que personne ne te comprenne, car, par cette ruse, le peu paraîtra beaucoup » disent les enseignements du Maitre. A 85 ans et à un an de la prochaine présidentielle, l’insaisissable d’Etoudi n’est plus insaisissable. Tous connaissent le projet. Il sera candidat. Mais que fera-t-il de sa victoire ?
Voici, à méditer, quelques citations de Nicolas Machiavel
« Gouverner, c’est mettre vos sujets hors d’état de vous nuire et même d’y penser »
« Autant l’amour est aimable dans le cœur des jeunes gens, autant il est inconvenant dans celui qui a passé la fleur de l’âge. »
« Il est plus sûr d’être craint que d’être aimé. »
« Gouverner, c’est faire croire. »
« Le mépris et la haine sont sans doute les écueils dont il importe le plus aux princes de se préserver. »