Outre la compassion de la Patrie aux victimes de la bousculade meurtrière survenue à la Mecque le 24 septembre dernier, le conseil ministériel du 15 octobre 2015, présidé par le chef de l’Etat, Paul Biya, apparaît, de l’avis des exégètes politiques et économiques, comme le plus efficace, le plus pratique, le plus pragmatique et le plus réaliste des cinq dernières années.
Non pas que les précédents Conseils ministériels furent vides de substance ; mais, il faut le reconnaitre, celui du 15 octobre est d’un genre particulier. Il est perspicace. Clairvoyant. Pour ne pas simplement dire qu’il est le plus adapté au contexte socioéconomique que traverse le Cameroun depuis l’entame du septennat des Grandes réalisations.
Dans une verve rhétorique usant habilement de la litote, (figure de style consistant à dire le moins pour exprimer davantage), Paul Biya a parcouru, chapitre après chapitre, les thématiques économiques qui fondent l’urgence pour la relance de la croissance au Cameroun. De façon concise et précise, il a programmé la boussole économique du pays dans un futur proche ; ses priorités, son importance, ses prévisions et sa vision. Ses stratégies. Le défi de l’urgence consiste à « faire plus et faire mieux ».
À juste titre le plan d’urgence triennal est le raccourci idoine par lequel passe la croissance. Mais, cette croissance doit avoir des effets palpables dans le quotidien des Camerounais, et pour tout dire, une croissance bénéfique et pratique doit se ressentir dans le panier de la ménagère, dans la lutte contre le chômage et dans la croisade menée contre la pauvreté. Paul Biya l’a martelé, « Notre peuple veut en effet voir, grâce à ce plan d’urgence et au programme normal de développement, le Cameroun transformé en un grand chantier.
Il veut voir ses conditions de vie améliorées. » Les chantiers grandiloquents de la CAN 2016 et ceux plus denses encore de la CAN 2019 sont des coups d’accélérateurs importants pour franchir la ligne d’arrivée de l’émergence en 2035. « Le plan d’urgence et l’organisation des CAN sont pour le gouvernement de grands défis. Le gouvernement doit les relever. » Le chemin est tracé. Il est balisé.
Il ne faut point le banaliser. Paul Biya l’a dit, « la défense de notre territoire national contre la menace de Boko Haram et ses exactions, et la préservation de notre sécurité intérieure resteront de toute évidence les premières priorités du gouvernement. » Bien plus, « La protection de nos populations et de leurs biens demeure au premier rang de nos priorités. » Dans le cadre de la guerre que le Cameroun mène contre la secte terroriste Boko Haram, qui est mieux placé que le président de la République pour faire le point sur le terrain ?
For à propos, Paul Biya se veut rassurant : la secte est à la dérive, acculée dans ses derniers retranchements, affolée, désillusionnée, elle use désormais de « l’arme des lâches » : les attentats kamikazes. En face, fort heureusement, il y a la vaillante armée camerounaise. Elle veille eau grain et défend la souveraineté et la démocratie, la laïcité et l’intégrité territoriale du Cameroun.
Elle est soutenue et aidée par les populations civiles, à travers les comités de vigilance qui sont des boucliers d’une importance capitale. Cet exemple de discipline, de solidarité et d’organisation, salué par le chef de l’Etat, est attendu du gouvernement, un « Gouvernement de mission » inventif et créatif, pragmatique et pratique dans les réalisations, car les Camerounais réputés exigeants et critiques, attendent, observent, épient, jaugent et sauront juger le maçon au pied du mur.
Seul un gouvernement solidaire peut être solide. La force des grands commis de l’Etat et des bâtisseurs se traduit par la discipline, l’esprit d’équipe, le dévouement, la loyauté, l’intégrité et le patriotisme. Il faut donc éviter les pesanteurs, les rixes entre ministres, l’indiscipline, il faut faire travailler les ministres délégués et les secrétaires d’Etat, il faut éliminer les situations de blocage dont on ne perçoit pas toujours les raisons.
Il convient de régler le problème de la sous-consommation des crédits qui pénalise notre redressement, et continuer à veiller à la qualité de la dépense publique. Bref, lutter sans relâche contre la corruption. Pour Paul Biya, ce sont-là, les ingrédients pour accéder à la deuxième priorité de l’heure : « maintenir, voire augmenter le rythme de notre croissance. » C’est possible !
Malgré le prix de la guerre et des aléas économiques marqués par la récession, le Cameroun dispose d’un joker infaillible : la puissante production d’énergie attendue des barrages hydroélectriques de Lom Pangar, Memve’ele, Mekin ; l’exploitation des ressources minières (or, diamant, fer, cobalt et nickel) pour ne citer que celles-là. Le potentiel est riche pour faire du Cameroun un vaste chantier à ciel ouvert.
Paul Biya est le premier à croire à cette possibilité, « Je suis persuadé que nous disposons de réserves de croissance » : la construction de nos infrastructures de transport, la modernisation de notre agriculture, le démarrage de notre industrialisation de deuxième génération, etc. Tout est vraiment possible.